Comprendre les différents motifs à l’œuvre derrière les audits logiciels et répondre efficacement à la politique parfois agressive des éditeurs. Focus sur une stratégie gagnante.
Les éditeurs de logiciels consacrent beaucoup de temps et d’argent – on parle ici de dizaines ou de centaines de millions d’euros ou autres devises – à développer des logiciels et à en assurer la maintenance. Dans ce contexte, il est clair que la protection de la propriété intellectuelle est pour eux un impératif absolu, de même que l’adhésion de leurs clients à leur politique des licences. Ils s’attendent également à être rétribués pour l’ensemble des logiciels utilisés.
Sans surprise, ces mêmes éditeurs demandent une compensation, en direct ou via une tierce partie, pour tout usage non autorisé. Les logiciels sont leur fonds de commerce, ils s’attendent donc à être rémunérés en conséquence et veillent à protéger leurs revenus, le plus souvent en réalisant des audits. De fait, nombre d’entre eux s’appuient sur ces contrôles pour assurer jusqu’à 25 % (voire plus, dans des cas extrêmes) de leurs recettes annuelles.
Ce pourcentage s’explique par le nombre croissant d’audits réalisés (selon Gartner, les entreprises ont 68 % de chances d’en faire l’objet cette année), mais aussi de l’augmentation du nombre de produits et de types de licences dont les éditeurs ont le contrôle. Il convient également de noter que les éléments moteurs de ces contrôles ont évolué au cours des dernières années, avec notamment l’envolée du cloud et l’émergence des nouveaux modèles d’abonnement. De nombreux éditeurs ont pu y voir un très bon moyen d’amener leurs clients dans la direction souhaitée.
L’autre revers de la médaille
Dans un sens, on peut arguer que l’audit s’apparente à de la « gestion clients » – dont les éditeurs sont les seuls à pouvoir tirer profit. Mais essayons de voir comment les entreprises peuvent renverser ce rapport de force. C’est ce à quoi nous faisons souvent référence en parlant de « gestion fournisseur ». Comment bien gérer son fournisseur ? A l’instar de l’audit, gérer efficacement son fournisseur nécessitera de déterminer les données d’installation ainsi que les droits d’usage. Mais cette fois-ci, ces dernières seront définies en fonction des critères établis par les entreprises et des technologies auxquelles elles ont le plus souvent recours, sans être surveillé par une équipe mandatée par l’éditeur.
Des solutions de SAM (Software Asset Management) peuvent donner aux multiples parties prenantes la possibilité de contribuer et d’accéder aux informations applicables en termes de logiciels et licences utilisées sur l’ensemble du réseau. Qui plus est, une plate-forme SAM performante fournit les données qui permettront d’optimiser la gestion de licences et de support. Qu’il s’agisse de suggestions automatiques sur les types de licence permettant de mieux refléter le comportement de l’utilisateur ou d’identifier les droits non utilisés dans le cadre des contrats de licence en volume (VLA), avoir recours à une solution de SAM consiste davantage à optimiser la gestion des licences plutôt qu’à se prémunir d’un contrôle.
Quand la gestion des éditeurs devient une affaire courante
Détenir ces informations permet aux entreprises de disposer d’une base solide et de la conserver jusqu’à ce que le contrôle s’opère, ou bien de mettre en place cette gestion sur le long terme. Quelle que soit l’option choisie, se sont elles qui ont, désormais, la main sur les négociations, dans la mesure où les conclusions reposent sur des faits concrets, et non sur des hypothèses.
En conclusion, un programme de Software Asset Management ne doit pas être perçu comme un exercice à mettre en place sur le court terme. La stratégie gagnante consiste à être prêt à tout moment, en gardant constamment un œil sur les indicateurs les plus importants et d’identifier les risques et les opportunités. Cela permettra d’opérer les ajustements nécessaires visant à accroître la rentabilité des investissements logiciels engagés.