C'était mieux avant
Je suis toujours fasciné par la capacité de chaque génération à critiquer celle qui lui succède et à s’inquiéter de la façon dont elle prend le relais. Un phénomène souvent appelé celui du « vieux con ». Nul n’y échappe, tant il est fréquent que des étudiants en deuxième année de fac s’étonnent de l’attitude d’adolescents à peine plus jeunes qu’eux. « De mon temps… », « quand j’étais gamin… », « à mon époque… », etc. sont autant d’expressions que nous utilisons tous à un moment ou un autre de notre vie, sans même nous rendre compte du ridicule de nos propos. Une bizarrerie qui dure probablement depuis des siècles.
(…) Mais surtout, savent-ils combien nous vivons tous mieux aujourd’hui qu’à n’importe quelle autre époque de notre histoire ? Ont-ils conscience de la chance qu’ils ont de profiter de la révolution digitale, de l’aventure européenne et de la mondialisation ? Comprennent-ils le pouvoir de création et le potentiel d’épanouissement dont ils disposent en s’abonnant à internet moyennant quelques dizaines d’euros par mois ?
(…) Réalisent-ils que l’Europe vit en paix depuis plus de soixante ans pour la première fois de son histoire, et qu’il suffit de douze heures d’avion pour aller au bout du monde dans des conditions de confort exceptionnelles sans faire la moindre escale ? Oublient-ils que nous bénéficions de l’un des meilleurs systèmes de santé au monde, et qu’il n’est nul besoin en France de dégainer sa carte de crédit avant d’être pris en charge et de bénéficier des meilleurs soins dans les meilleurs hôpitaux du monde ?
On a toujours fait comme ça
Voilà une dernière habitude à combattre de toute urgence. Celle de croire que le simple fait « d’avoir toujours fait comme ça » nous dispense d’explorer de nouvelles voies. Un peu comme si la reconduction permanente et systématique des mêmes méthodes et des mêmes recettes avait la moindre validité à l’heure de Google, Twitter, Instagram, Tumblr, Spotify, Deezer, iPad et autres Facebook.
À une époque où une bonne idée peut changer le monde et convertir la planète à son usage en quelques semaines, comment croire que nos vieilles routines rouillées puissent avoir le moindre avenir, au seul prétexte qu’elles ont bien fonctionné jusqu’à présent ?
(…) Le changement de monde que nous sommes en train de vivre oblige chacun de nous à accepter l’idée que plus rien ne sera jamais comme avant.
Plutôt que de regretter une époque révolue, arrêtons de pleurer ce que nous risquons de perdre, et concentrons-nous sur ce que nous pourrions gagner.
Alors, et alors seulement, deviendrons-nous capables d’abandonner notre routine pour mieux embrasser la renaissance qui se prépare.
Extraits du livre " ne me dites plus jamais bon courage ! " écrit par Philippe Bloch paru aux éditions Ventana. Prix : 10 euros.
Reproduits ici grâce à l'aimable autorisation de l'auteur et des Editions Ventana.