Pas de trop forte remontée des taux à craindre en 2014
L’année 2013 restera marquée par le niveau historiquement bas des taux de crédit qui ont reculé de près d’un point en un an et demi. Mais qu’en sera-t-il en 2014 ? La question est essentielle dans le contexte actuel, et la politique des banques va être scrutée de près par l’ensemble des professionnels du secteur immobilier. Tous s’accordent à dire que l’année 2013 qu’on anticipait comme une année noire, a finalement été plutôt grise - voire rose pour certains - le niveau très bas des taux ayant re solvabilisé une partie des emprunteurs, soutenu la demande et permis de maintenir le nombre des transactions. Pour preuve : en remboursant une mensualité de 1 000 € sur 20 ans, on a pu emprunter en moyenne près de 15 000 € de plus que début 2012, et le coût d’un crédit de 200 000 € sur 20 ans a diminué de 24 000 €.
Les banques ont conscience de l’importance du niveau des taux d’intérêt et de l’impact négatif que pourrait avoir une hausse des taux sur un marché déjà fragile. Dans ce contexte, on anticipe une volonté de maintenir une relative stabilité des taux pour les semaines à venir. D’ores et déjà, après quelques baisses de taux en décembre, en janvier, 90 % des banques ont opté pour le statu quo. Par ailleurs, si l’année 2013 a vu la production de crédit immobilier augmenté de 40 % à 140 milliards d’euros (contre 98 milliards en 2012), 2014 pourrait être plus compliquée car ce chiffre exceptionnel est étroitement lié à l’envolée des demandes de renégociation sur laquelle les banques ne devraient plus pouvoir compter cette année… Elles devraient ainsi maintenir autant que possible les taux à un niveau avantageux pour continuer à conquérir de futurs acheteurs.
Mais tout dépendra bien sûr de l’évolution des taux d’emprunt d’Etat sur lesquels les banques se basent pour déterminer le niveau des taux de crédit immobilier. Après un plus bas historique à 1,67 % en mai 2013, le taux de l’OAT 10 ans est légèrement remonté en fin d’année, sans réelles répercutions dans les barèmes de banques. Pour les mois à venir, les experts anticipent une légère remontée des taux d’emprunt d’état en Europe, dans le sillage de la hausse des taux longs américains suite au changement de politique de la Fed. Toutefois cette remontée des taux européens devrait être contenue par la politique accommodante de la BCE et une possible nouvelle baisse du taux directeur.
Donc l’inquiétude reste limitée concernant l’évolution des taux de crédit… Même s’ils remontent légèrement au 2ème semestre (de 0,5 point), ils devraient rester à un niveau avantageux.
L’incertitude concerne plutôt l’impact des hausses de droits de mutation dans certains départements dès le 1er mars. Le gouvernement leur a en effet accordé la possibilité de les relever jusqu'à 4,5 % du montant du bien (contre 3,8 % du actuellement). Le Nord, la Creuse et d’autres ont déjà annoncé avoir adopté la mesure, qui dans un marché déjà fragilisé par la conjoncture économique va être perçue comme un signal négatif et pourrait décourager certains acheteurs. Pour l’achat d’un bien de 200 000 €, le total des frais de notaire passera de 13 300 € (dont 7 600 € de droits de mutation) à 14 700 € (dont 9 000 € de droits de mutation) soit un surcoût de 1 400 € pour l’acheteur, l’équivalent d’une hausse des prix de près de 0,7 %. Bonne année !