Le monde vient de vivre la crise sanitaire la plus importante de ces dernières décennies. Pour y faire face, de nombreux gouvernements ont décrété un confinement, plus ou moins strict. Si la crise sanitaire semble s’éloigner, au moins provisoirement, elle fait place à une crise économique sans précédent.
Face à des ressources limitées, les collectivités devront faire des choix
Aujourd’hui, la nécessité de relancer l’économie par des investissements importants fait consensus. En France, les investissements des collectivités territoriales représentent 6% du PIB, ce qui est loin d’être insignifiant au moment où les prévisions de croissance affichent une baisse de 11% pour 2020.
Les banques centrales ont activé le levier de la politique monétaire pour faciliter l’accès au crédit. Les acteurs économiques peuvent tabler sur des taux d’intérêts durablement bas. Pour autant, les marges de manœuvre des collectivités ne sont pas illimitées. Elles devront faire des choix, et ceux-ci dépendront en grande partie du résultat des élections municipales.
Chaque ville doit évidemment satisfaire ses propres besoins, au regard de sa situation propre et des attentes spécifiques de sa population. Mais toutes sont confrontées à un défi majeur : celui du développement durable. Les villes sont d’ailleurs directement concernées par ce sujet puisque, comme le dit la formule de René Dubos, il s’agit de « penser global et agir local ».
L'écologie de blocage, une spécificité française
Ces dernières décennies, des mouvements radicaux ont fait de l’écologie un fonds de commerce politico-médiatique et l’ont exploité, parfois de façon violente, pour bloquer la réalisation de différents projets d’infrastructures. Si cette écologie de blocage n’est pas une spécificité française, elle est néanmoins beaucoup plus marquée qu’ailleurs. En Allemagne par exemple, le parti « Die Grünen » a conquis plus de 20% des suffrages aux élections européennes, ce qui le place en deuxième position derrière le parti de la chancelière Angela Merkel, tout en ayant adopté une ligne à la fois pleinement écologiste et clairement libérale.
Le modèle allemand démontre qu’écologie et économie sont compatibles. Dans les années à venir, les collectivités territoriales n’auront pas à choisir entre développement local et respect de l’environnement. Au contraire, elles devront intégrer l’un et l’autre.
Aujourd’hui, les collectivités disposent déjà des outils et méthodes pour piloter des projets complexes. De grandes réalisations telles qu’une école, un stade, une salle de spectacle ou un réseau de transports, comportent d’ores et déjà, au-delà de leur enjeu utilitaire, des volets techniques, humains, sociaux, financiers, économiques, managériaux, démocratiques, participatifs, politiques, etc. Dans le prochain mandat, l’écologie sera également au cœur de chaque projet.
La prise de conscience des collectivités dans ce domaine n’est pas nouvelle. Le code des marchés publics permet par exemple de tenir compte de critères environnementaux dans l’attribution des appels d’offres, depuis plus de 10 ans.
La transition écologique, un chantier qui ne s'improvise pas
Néanmoins, la transition écologique ne se décrète pas. Elle nécessite des compétences que les entreprises du BTP recherchent activement. Or, nombreux sont les établissements d’enseignement supérieur qui ont ouvert des formations dans ces domaines.
L’efficacité énergétique est un véritable défi à relever pour les étudiants, diplômés et ingénieurs de demain. Mais notre pays peut avoir confiance dans sa jeunesse, car l’enseignement supérieur français figure parmi les plus prisés des recruteurs.
Les collectivités territoriales ont donc toutes les cartes en main pour relancer la croissance en plaçant l’écologie au cœur de chacun de leurs projets de développement. Les entreprises du BTP sont leurs partenaires privilégiés pour aller dans le sens d’une croissance verte qui seule, à travers l’innovation, garantira un retour sur investissement à la fois écologique et financier.