Pourquoi les syndicats français, CGT en tête, sont-ils vent debout contre le projet de François Hollande de réduire la part du nucléaire ? Greenpeace publie aujourd'hui une enquête intitulée les syndicats, champions de l'énergie atomique pour tenter de répondre à cette question. Greenpeace s'étonne que les syndicats de salariés ignorent encore le potentiel d'emplois durables offerts par la transition énergétique et s'alignent systématiquement sur la position du patronat dès qu'il s'agit de défendre le nucléaire. Ces structures ont-elles des intérêts autres qui justifieraient leur opposition à la promesse du président de la République ?
François Hollande doit faire la part des choses entre les besoins essentiels des syndicats – défense de l'emploi et du service public de l'énergie – et leur posture d'opposition à la mutation du système électrique français. C'est le rôle du président de la République de convaincre les syndicats que la transition énergétique est la meilleure réponses à leurs besoins.
Un réflexe de survie
Le secteur du nucléaire est dominé par de grandes entreprises publiques, EDF notamment, grâce auxquelles les syndicats ont bâti leur influence. Une telle structuration garantit ainsi aux syndicats des effectifs importants et une influence décisive par le biais notamment de la gestion par la CGT de la Caisse Centrale d'Activités Sociales du personnel des industries électriques et gazières (CCAS) d'EDF-GDF, le comité d'entreprise le plus riche de France, avec environ 800 millions d'euros de budget annuel.
La transition énergétique représente un vivier estimé aujourd'hui à près de 100 000 emplois en France. En Allemagne, 350 000 emplois ont été créés grâce à la transition énergétique. Réduire la part du nucléaire par l'efficacité énergétique et le développement des renouvelables permettrait également d'alléger la facture des ménages et donc de préserver leur pouvoir d'achat.
Les syndicats utilisent le nucléaire et le débat sur son avenir pour assurer la survie de leur modèle. En faisant cela, ils se trompent de combat en privant les salariés français du soutien qu'ils devraient apporter à la création d'emplois offerts par la transition énergétique.