La méthode Niel peut-elle s’exporter aux États-Unis ? Le fondateur de Free a lancé aux États-Unis une nouvelle université dédiée aux as du codage et de l’informatique. Après avoir lancé le concept en France, c’est la première incursion hors de l’Hexagone de l’école 42.
Ouverte en 2013, l’école 42 propose un cursus sur trois à cinq ans qui ne coûte rien aux étudiants. La formation y est en effet gratuite et le diplôme pas réellement indispensable : les entreprises qui cherchent ce genre de profils n’ont généralement que faire des bouts de papier. Ce qu’elles recherchent, c’est d’abord et avant tout une expertise. Et c’est ce que 42 leur offre.
Une école de grande ampleur
Le projet américain est de grande ampleur. Xavier Niel a l’intention de former 10 000 étudiants d’ici cinq ans. L’homme d’affaires connait sa cible : le campus de cette école 42 américaine est basé à Fremont, en Californie… c’est à dire en plein milieu de la Silicon Valley. Là où la demande en ingénieurs est la plus forte. Une aubaine pour les entreprises installées là, qui n’ont d’ailleurs pas manqué de souligner l’audace du milliardaire, de Twitter à Facebook, en passant par Nest (Google).
L’école de développeurs est ouverte aux jeunes âgés de 18 à 30 ans, est calquée sur son modèle français. Pas besoin de diplôme pour y rentrer, la formation est là aussi gratuite (une incongruité outre Atlantique, où l’éducation est extrêmement onéreuse), et on y apprend du code 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Pour être enrôlé, il faut faire la preuve de son savoir en matière de code.
Un marché américain à prendre
Xavier Niel signe ici une initiative d’autant plus intéressante que le fondateur de Free a des vues sur le marché américain de la téléphonie. En août 2014, il avait en effet tenté de s’emparer de l’opérateur T-Mobile, avec à la clé un chèque de 15 milliards de dollars. L’affaire ne s’est pas faite, mais il n’a pas dit son dernier mot.
Avec les contacts engrangés pour cette nouvelle aventure américaine, notamment auprès des patrons de la Silicon Valley, Xavier Niel va pouvoir repartir à l’assaut d’un marché américain dont les lignes commencent à bouger.