Droit à l’oubli : bras de fer entre Google et la Cnil anglaise

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Par Lea Pfeiffer Publié le 25 août 2015 à 12h54
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@shutter - © Economie Matin
70%Près de 70% des demandes relatives au droit à l'oubli sont refusées par Google.

C'est la guerre entre Google et la Cnil britannique (l'ICO). Le moteur de recherche a été mis en demeure pour refuser de se plier au droit à l'oubli. Encore une preuve qu'il est difficile de rendre internet amnésique.

C'est The Guardian qui rapporte le bras de fer qui s'est engagé en fin de semaine dernière entre l'ICO, le régulateur chargé de la protection des données personnelles, et Google. En cause, la Cnil britannique souhaite voir désindexés neuf liens des pages du moteur de recherche. Et Google s'y refuse.

Des articles parlant d'articles

Les articles en question traitent, justement, de la désindexation de précédents articles concernant une affaire criminelle remontant à une dizaine d'années et dont Google avait accepté de couper l'accès. Problème : plus on fait parler d'une chose qu'on souhaite faire oublier… plus on en parle encore.

Comment en est-on arrivés là ? Google étant tenu d'informer les auteurs des articles désindexés de cette manœuvre, ceux-ci sont parfois mécontents de l'apprendre. Et se vengent en écrivant un autre article sur la désindexation du précédent. Effet boule de neige : les autres médias qui voyaient un intérêt à conserver ces textes écrivent à leur tour sur leur disparition du moteur de recherche. Ainsi, le sujet initial, à savoir l'affaire criminelle, se retrouve d'autant plus sous le feu des projecteurs.

Droit à l'oubli et droit à l'information, éternel combat

Dans la mesure où les articles que l'ICO souhaite faire disparaître sont récents et présentent un angle nouveau, notamment sur l'affaire criminelle en question, le moteur de recherche estime qu'ils servent l'intérêt public, et ne compte pas en couper l'accès. Mais pour la Cnil anglaise, ils violent la loi sur la protection des données.

« Soyons clairs, écrit le député-commissaire David Smith de l'ICO, nous comprenons que la suppression de ces liens, en application de cette décision de justice, est un sujet qui intéresse les médias. Nous comprenons aussi que les lecteurs puissent retrouver ces contenus depuis un moteur de recherche comme Google. Mais il n'est pas nécessaire, conclut-il, de révéler ces informations lors d'une requête sur les plaignants initiaux. »

L'ICO pourrait bientôt avoir gain de cause, lorsque le délai de 35 ans qui a été offert à Google pour se conformer sera écoulé.

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Née en 1994, Léa Pfeiffer débute des études en journalisme audiovisuel à l'ISCPA de Paris une fois sortie bachelière de l'Ecole Boulle. Elle écrit occasionnellement des articles pour Economie Matin et le Journal de l'Economie. En parallèle, Léa Pfeiffer a déjà réalisé deux documentaires : "Aveugles 2.0", et "Capitale Zéro Déchêts".  @aloonontheweb