Draghi, le QE c’est fini !

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Par Simone Wapler Publié le 18 décembre 2018 à 6h17
Bce Rachat Dette Diminution Mario Draghi
@shutter - © Economie Matin
50%50% de la monstrueuse dette italienne arrivera à maturité dans les cinq années qui viennent.

En mettant fin à sa politique monétaire de rachat de dettes, la BCE va précipiter l’Italie et la France vers la faillite.

Le QE c’est fini
Et dire que c’était
Plein d’argent gratuit
Fourni par Draghi.

Le QE c’est fini
Et dire que c’était
Tout ce qu’il faut
Pour sauver l’euro
A dit Draghi.

Le QE c’est fini
Mais l’Italie
Qui s’en soucie ?

Le QE c’est fini
Comment faire croire
Aujourd’hui
Que la dette n’est pas un souci ?

2 600 Mds€ et quatre ans plus tard, la Banque centrale européenne, par la voix de Mario Draghi, annonce qu’elle va arrêter son faux-monnayage officiel.

Cette somme correspond à plus du PIB de la France, deuxième économie de l’Union monétaire après l’Allemagne.

Si vous êtes de ceux qui pensent que la fausse monnaie permet de résoudre les problèmes, vous pouvez arrêter votre lecture ici et vous procurer un guide touristique du Venezuela et du Zimbabwe, pays que je vous conseille de mettre sur la liste de vos prochaines destinations touristiques.

Si vous êtes de ceux qui pensent qu’une économie saine, consiste à échanger quelque chose contre autre chose (et non pas contre du vent), restons ensemble.

La fausse monnaie officielle de la BCE ne procure aucune richesse ni prospérité. Elle donne simplement l’illusion que nous pourrons payer nos dettes. Nous = Grèce, Portugal, Espagne, Italie, France.

Cette illusion va désormais se dissiper.

Actuellement, la dette dépasse nos capacités de remboursement. Cette charge incombera à nos enfants, voire nos petits-enfants. Mais jamais dans l’Histoire on a vu une génération accepter d’endosser la dette de la génération précédente. Dans tous les droits, un héritage s’accepte «sous bénéfice d’inventaire».

Maintenant, qui va prêter à l’Italie et à la France pour financer les déficits (pouvoir d’achat bidon) ?

Selon le Financial Times, 50% de la monstrueuse dette italienne arrive à maturité dans les cinq années qui viennent.

graphique - dette italienne

D’habitude, un pays ne rembourse jamais sa dette : il la roule, c’est-à-dire qu’il contracte un nouvel emprunt pour rembourser l’ancien.

Mais il y a un os.

Les Italiens vendent la dette de leur pays.

Les banques italiennes n’en achètent pas

Les étrangers n’en achètent pas.

C’est la BCE et seulement la BCE qui finance le train de vie du gouvernement italien et les "transferts sociaux" des Italiens.

graphique - Deutsche Bank - dette italienne

Lorsqu’il n’y a pas assez d’acheteurs, les taux montent et le pays finit par faire défaut sur sa dette car le simple paiement des intérêts le ruine.

Je n’ai pas les mêmes données pour la France, mais ce n’est pas fondamentalement très différent.

Les temps du pouvoir d’achat à crédit sont finis.

Je ne pense pas que cela plaira aux Gilets Jaunes. Une fois l’effet Père Noël Macron passé, fin janvier 2019, arrivera le prélèvement à la source qui va amputer les feuilles de paye de ceux qui travaillent et payent l’impôt sur le revenu.

Nous avons prévu les événements suivants :

  1. Problème de pouvoir d’achat

  2. Mouvements de foule pour que les gouvernements "fassent quelque chose"

  3. Défaut sur les dettes

Les deux premières cases sont cochées. Je vous conseille de vous préparer à ce que la troisième soit cochée.

Ce faisant, l’épargne privée sera détruite.

Car c’est le danger de la fausse monnaie officielle : on ne peut pas la distinguer de la vraie monnaie, celle qui a été gagnée honnêtement, épargnée et qui figure au crédit d’un compte bancaire ou d’une assurance-vie.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit

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Simone Wapler est directrice éditoriale des publications Agora, spécialisées dans les analyses et conseils financiers. Ingénieur de formation, elle a quitté les laboratoires pour les marchés financiers et vécu l'éclatement de la bulle internet. Grâce à son expertise, elle sert aujourd'hui, non pas la cause des multinationales ou des banquiers, mais celle des particuliers. Elle a publié "Pourquoi la France va faire faillite" (2012), "Comment l'État va faire main basse sur votre argent" (2013), "Pouvez-vous faire confiance à votre banque ?" (2014) et “La fabrique de pauvres” (2015) aux Éditions Ixelles.