La Banque mondiale a publié son classement annuel qui évalue l’environnement des affaires dans 189 pays. Si les bons élèves ne sont pas forcément ceux que l’on croit, la France ne s’en tire pas trop mal avec une 31e place inespérée. Petit point sur un classement qui mêle des économies aussi différentes que celles de Singapour, de l’Azerbaïdjan ou des Etats-Unis.
Chaque année au mois de novembre, le Beaujolais nouveau débarque en France. Un mois, avant, c’est le traditionnel et plus austère Doing Business qui fait trembler les responsables politiques à travers le monde. L’enjeu est grand puisqu’il s’agit de bien figurer dans le classement de la Banque mondiale qui se propose d’évaluer la facilité à faire des affaires.
Onze critères sont définis comme le transfert de propriété, l’obtention de prêts, et même le raccordement à l’électricité. Singapour truste toujours la première place devant la Nouvelle-Zélande et Hong Kong. Les manifestations pro-démocratie auront-elles un impact négatif sur le classement de l’année prochaine ? C’est en substance ce que disent les autorités qui veulent éviter à tout prix la fuite des investisseurs étrangers. Le classement Doing Business est une référence incontournable et une évolution vers le bas équivaut au moins à une dégradation de note par Standard & Poor’s. La hantise de tout gouvernement.
La surprise française
Côté français, les résultats sont au-dessus des attentes eu égard à la politique erratique et profondément anti-entrepreneuriat du tandem Hollande-Valls. La taxation des dividendes pour les actionnaires qui devait passer en toute discrétion au milieu d’une jungle d’amendements a certes fait l’objet d’une marche arrière, mais le signal est encore une fois mauvais pour les investisseurs. En attendant, la France progresse de sept places (31e) soit son meilleur classement depuis 2006. Une performance qui serait due au chantier du « choc de simplification ». L’enregistrement d’une entreprise ne prenant « plus que » 4,5 jours et 5 formulaires.
Le voisin et modèle (à géométrie variable) allemand reste bien loin devant à la 14e place, mais n’est pas pour autant le premier pays européen puisqu’il est précédé par six pays du Vieux continent (les quatre scandinaves, l’Islande et l’Irlande). Là encore une performance remarquable pour deux pays qui ont fait leur aggiornamento économique depuis le début de la crise.
Azerbaïdjan, Irlande, Trinité-et-Tobago : des pays qui poursuivent les réformes
La Banque mondiale souligne les dix pays qui ont fait le plus de réformes facilitant la pratique des affaires. Des pays aussi différents que Trinité-et-Tobago, la République démocratique du Congo, l’Azerbaïdjan, l’Irlande et les Emirats Arabes figurent parmi les Etats les plus enclins à attirer les capitaux et à promouvoir l’entrepreneuriat. Les raisons d’une telle réussite varient sensiblement d’un pays à l’autre. L’Azerbaïdjan, peu connu des entreprises internationales (sauf celles liées à l’énergie) doit par exemple un bon au classement grâce à sa 12e place à la « création d’entreprise » et au transfert de propriété (10e) alors que les Emirats arabes unis obtiennent la première place pour le « paiement des taxes et impôts ».
Cinq des dix premiers pays réformateurs sont en Afrique subsaharienne. Une région avide ce commerce puisqu’elle totalise pas moins de 70 % des réformes entreprises en 2013/2014. La compétition est désormais planétaire et les mauvais choix d’aujourd’hui entraîneront les catastrophes économiques de demain.