Pétrole : Echec cuisant de l’OPEP sur l’accord pour geler la production

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 18 avril 2016 à 6h58
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@shutter - © Economie Matin
30 DOLLARSSelon les spécialistes le pétrole pourrait rechuter sous les 30 dollars le baril à cause de l'échec de l'accord de Doha.

A Doha, le 17 avril 2016, se négociait celui que de nombreux spécialistes du secteur considéraient comme l'accord de la dernière chance : les pays de l'OPEP, réunis dans la capitale qatarie, devait décider d'un gel de la production de brut afin de faire remonter le prix du baril et éviter que les pays producteurs ne se retrouvent en crise. Mais la réunion a été un échec de A à Z.

Téhéran se la joue trublion et ne se présente même pas à la réunion

En France on connaît Xavier Niel, trublion des télécoms... l'OPEP a désormais son trublion : l'Iran. Le pays dont l'embargo économique a été levé début 2016 et qui peut enfin exporter son pétrole à nouveau a décidé de faire bande à part : malgré il soit membre de l'OPEP, il ne s'est pas pointé à la réunion de Doha du 17 avril 2016.

Initialement, l'Iran ne devait pas être une condition sine qua none d'un accord. La Russie avait annoncé durant la semaine qu'un accord a minima serait trouvé entre les pays de l'OPEP, que l'Iran l'accepte ou pas. Mais l'Arabie Saoudite a contredit Poutine : elle a finalement décidé que la signature de l'Iran serait nécessaire afin qu'elle produise moins de pétrole. L'Iran n'est pas venu, n'a pas signé... et il n'y a pas eu d'accord.

Les tensions politiques entre l'Arabie Saoudite, premier producteur mondial de pétrole, et l'Iran sont au centre de cette crise qui, au final, est surtout économique : l'Arabie Saoudite a exécuté, en début d'année, un leader chiite saoudien et Téhéran l'a très mal pris. Mais, surtout, l'Iran ne veut pas baisser sa production de pétrole car il compte sur elle pour relancer un pays en crise après des années d'embargo international.

Le pétrole fait un plongeon en Bourse

L'annonce de l'échec de l'accord de Doha, très attendu, a eu un impact direct sur les marchés : le WTI a perdu 5,23 % tandis que le Brent chutait de 4,71 %. Même sur les marchés asiatiques le pétrole est en chute libre : -7 % à l'ouverture ce 18 avril 2016.

L'échec de l'accord à Doha fait donc craindre un retour de la baisse des prix du pétrole, baisse endiguée depuis quelques semaines justement grâce à la perspective de cet accord. De son côté, l'Iran a entamé la hausse de la production annoncée dès la levée de l'embargo international, portant le niveau de production de l'OPEP au plus haut.

Alors que les spécialistes s'attendaient à voir le pétrole remonter aux alentours des 50 dollars le baril à la suite de l'accord, il semblerait bien que l'ère du pétrole pas cher continuera pendant quelques mois encore, voire des années. A moins que le célèbre accord a minima annoncé par la Russie ne se fasse, finalement, faute de mieux...

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio