700 000 morts par an en Europe. C'est le chiffre qu'avance Bruxelles en invoquant les conséquences désastreuses du tabac sur la santé et son potentiel addictif pour motiver sa décision de légiférer une fois de plus sur le sujet.
Près de 12 ans après la première directive publiée en 2001, et après une dure bataille face au lobby ultra-puissant du tabac, la Commission européenne entend donc aujourd’hui réagir en annonçant des mesures particulièrement marquantes. Les paquets de cigarettes pourraient prochainement être couverts à 75 % (contre 40% aujourd’hui) par des avertissements sur la santé sous la forme de textes ou de photos, et ce, des deux côtés du paquet. D’autres mesures devraient également être annoncées comme l’interdiction de certains arômes (chocolat, fruit, menthe), ou encore l'interdiction à la vente de cigarettes « slim » ou de mini-paquets, autant de produits qui forcent l'addiction, ou font croire aux fumeurs qu'ils peuvent contrôler intelligemment leur consommation.
Reste à voir maintenant, dans un contexte très tendu, comment le texte conçu par les fonctionnaires européens sera accueill par les politiques européens. Il doit en effet être approuvé par le Parlement européen pour entrer en vigueur, puis être converti en droit national par chacun des Etats membres.
En tout cas, la prise de conscience des effets négatifs du tabac sur la santé est réelle et mondiale. L’Australie a par exemple sévèrement durci sa politique antitabac depuis plusieurs années : là-bas, les paquets de cigarettes sont totalement neutres, sans logos, mais couverts d'avertissements sanitaires. Plusieurs pays européens sont favorables à une telle mesure extrème, dont la France. La Ministre de la Santé, Marisol Touraine, a même annoncé une nouvelle loi anti-tabac en 2013. Qui ressemblera à celle des fonctionnaires européens ? Il faudra attendre de voir son projet pour savoir...