Une telle déclaration, même venant d’un ministre frôle le mauvais goût. Michel Sapin doit avoir mal lu. On se dit que ce n’est pas possible… Mais si ! Interrogé ce mercredi 30 avril sur LCP, le ministre des Finances a affirmé que les chiffres de prévisions de la Commission européenne en ce qui concerne la France devraient montrer un retour à la croissance. Personne n’est dupe.
Ainsi donc, Michel Sapin voit une "amélioration profonde" de l’économie française.
Amélioration profonde : Dieudonné sort de ce corps !
Qu’il donne aux Français l’adresse de sa voyante ou de son opthalmo ! Interrogé ce mercredi 30 avril sur l’émission "Question d’info" pour LCP-Le Monde-France Info-AFP, le ministre des Finances a affirmé que les chiffres de prévisions économiques que publiera lundi 5 mai prochain la Commission européenne montreront une "amélioration profonde" de la situation économique française.
Comment peut-on encore dire cela ? Qui peut encore y croire ? Car à raison d’amélioration profonde, force est de constater que les Français doivent la sentir profond l’amélioration. De là à se demander si Michel Sapin en est venu à demander conseil en matière de communication à Dieudonné… En tout cas la quenelle n’est pas bien loin. Car à mieux regarder les dernières check lists, tous les voyants sont au rouge.
Chômage, moral économique, déficit : tous les chiffres sont mauvais
Le taux de chômage frôle la barre des 10 % avec près de 5 millions de chômeurs toutes catégories confondues (lire ici), le moral économique et la confiance dans l’avenir des Français n’ont jamais été aussi bas, un record depuis vingt ans (lire ici). Et le peu de confiance qu’il reste aux citoyens français va sûrement s’effondrer une fois leur déclaration d’impôts remplie (lire ici).
Alors évidemment, pour occulter ces chiffres, le gouvernement a brillamment mis en avant son pacte de responsabilité et son plan d’économies censés respectivement créer environ 200 000 emplois (lire ici) et réaliser 50 milliards d’euros d’économies d’ici 2017. Un plan d'économies déjà rogné par le Premier ministre lui-même, craignant qu'il ne soit pas voté (lire ici).
Michel Sapin affirme que la croissance française sera meilleure du point de vue de la Commission européenne. Certes. Mais il pourrait avoir la franchise d’avouer que Bruxelles sait pertinemment que Paris ne respectera pas ses objectifs de réduction du déficit, envisagé dernièrement à 3,9 % du PIB pour 2015.