Dieselgate : après Volkswagen, au tour d’Audi d’avoir triché

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 7 novembre 2016 à 6h22
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cc/pixabay - © Economie Matin
18 MILLIARDS €Volkswagen a mis de côté 18 milliards d'euros pour faire face aux frais et amendes liés au scandale du DieselGate.

Le Dieselgate est de retour pour vous jouer un mauvais tour... quelques jours seulement après Halloween. Alors que tous les dossiers judiciaires de l'affaire DieselGate semblaient bien se dérouler, le groupe a même accepté de payer 15 milliards de dollars d'amende aux Etats-Unis pour ses moteurs 2 Litres et attend la validation d'un accord pour les 3 Litres, voilà qu'en Allemagne les choses se compliquent.

Le tribunal de Brunswick, en charge de l'enquête, a annoncé s'intéresser de près à Audi, la filiale haut-de-gamme de Volkswagen.

Audi aurait aussi triché... et son directeur financier risque gros

Alors que Volkswagen essaye tant bien que mal de se refaire une image en misant sur le 100 % électrique, comme annoncé ors du Mondial de l'Auto 2016 de Paris, la justice ne lâche pas d'une semelle le géant allemand. Pire : de nouvelles accusations pèsent, selon le journal Bild am Sonntag, sur le constructeur.

Des accusations graves concernant un nouveau système de fraude aux émissions. Cette fois c'est Audi qui serait concerné avec un système particulièrement ingénieux mais qui aurait été découvert. Un nouveau scandale du DieselGate serait donc sur le point d'exploser et ça risque de poser un gros problème à Volkswagen car le tribunal de la Basse-Saxe aurait dans son collimateur l'ancien directeur financier de la marque Audi.

Ça pourrait n'être qu'un simple cadre supérieur parmi d'autres... mais il s'agit de Hans Dieter Pötsch. Ce dernier, issu de la famille Pötsch, historiquement la famille qui dirige Volkswagen et qui en détient encore une grande partie du capital, est actuellement le président du conseil de surveillance du groupe Volkswagen.

Les marchés n'ont pas été prévenus...

Hans Dieter Pötsch est visé par une enquête sur la manipulation des cours de Volkswagen. En fait, il semblerait que l'agence américaine de l'environnement, qui a fait éclater le scandale des logiciels truqueurs, avait annoncé à Volkswagen mener une enquête dès 2014. Un an après, en septembre 2015, c'était le DieselGate qui explosé.

En toute logique, Hans Dieter Pötsch, alors directeur financier d'Audi, aurait dû informer les actionnaires de cette enquête... mais ne l'aurait pas fait. Résultat : lorsque le titre de Volkswagen s'est effondré en Bourse, les actionnaires ont perdu gros. Le tribunal de Brunswick a enregistré quelques 1 400 plaintes pour des dommages atteignant 8,2 milliards d'euros de la part d'actionnaires qui se sont sentis floués.

... et un nouveau logiciel a été découvert

Mais ce n'est pas tout : si l'enquête en Allemagne vise le côté financier d'Audi et Volkswagen, aux Etats-Unis l'agence pour la protection de l'Environnement serait, toujours selon Bild, sur le point de lâcher une nouvelle bombe.

Les voitures de la marque Audi, en particulier les modèles haut-de-gamme A6, A8 et Q5, disposeraient de leur propre logiciel truqueur. Un logiciel plutôt malin...

Alors que le logiciel découvert sur les moteurs Volkswagen était capable de savoir lorsqu'un test sur les émissions polluantes était réalisé, et se branchait à ce moment-là, celui des moteurs Audi visés était branché dès le départ. Sauf qu'il se débranchait dès lors que le volant de la voiture s'inclinait de plus de 15 degrés, signe que la voiture était en train de rouler sur route et non de passer un test (les tests se font en atelier, la voiture est donc totalement immobile, les roues tournant dans le vide).

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio