Cela ressemble au chant du cygne pour le diesel, même si on ne parle pas spécifiquement de « mort » du carburant. Le gouvernement a en effet annoncé que l'écart de prix à la pompe entre le diesel et l'essence SP95 sera réduit à néant d'ici 2020.
Cela ne signifie pas pour autant la fin du diesel à proprement parler. Mais la réunion qui s'est tenue entre Ségolène Royal, Emmanuel Macron, Michel Sapin en présence de Manuel Valls à Matignon signe sans aucun doute la fin de la spécificité fiscale de ce carburant utilisé par des millions d'automobilistes en France et en Europe.
Taxes
Le principe est simple : chaque année jusqu'en 2020, le prix du diesel à la pompe va augmenter de 1 centime (dans les faits, ce sont les taxes qui vont augmenter). Le prix de l'essence va lui baisser du même montant. Résultat : d'ici cinq ans, les deux carburants vaudront à peu près la même chose. Histoire de s'éviter les critiques, on fait valoir que cette hausse est pratiquement indolore… même si les Français sont plus nombreux à utiliser une voiture diesel qu'un modèle à essence SP95, ce qui permettra au passage à l'État de récupérer un peu plus d'argent.
Matignon tient aussi à préciser que « Soucieux de tenir son engagement de ne pas augmenter les impôts, le gouvernement utilisera cette recette pour financer l'allégement de la fiscalité locale des contribuables modestes ». Un mal pour un bien, en quelque sorte… En tout cas, cette avancée significative concernant le diesel marque une première pour le pays, très « dieselifié ».
Scandale
Cette annonce intervient en tout cas à un moment charnière, c'est à dire en plein scandale Volkswagen. Le groupe allemand a admis avoir truqué ses moteurs diesel afin de passer les tests antipollution : 11 millions de véhicules de par le monde sont concernés, dont un peu moins d'un million en France. En relevant le prix du diesel tout en abaissant celui de l'essence, le gouvernement va pousser les automobilistes à choisir des voitures moins polluantes.
Le gouvernement envoie aussi un signe très clair à l'industrie de l'automobile française, qui va devoir s'adapter petit à petit à cette nouvelle donne. Enfin, politiquement, c'est aussi un bon coup à quelques semaines de l'ouverture de la COP 21 et vis à vis des députés de la majorité et des écologistes, très engagés dans ce combat anti-diesel.