Les banques ne s’appliquent pas forcément la vertu qu’elles prônent à leurs clients. La Deutsche Bank, établissement financier respecté s’il en est, a ainsi été condamné à une amende sévère par les régulateurs américain et britannique.
En cause : les manipulations de marché pour peser sur le Libor (London Interbank Offered Rate), un taux d’intérêt qui fait figure de point de référence pour les prêts bancaires et de nombreux produits financiers. Ces bidouilles, qui se sont déroulées entre 2003 et 2011, ont permis à des traders de s’enrichir à bon compte. Une trentaine d’employés de la Deutsche Bank sont concernés par ces agissements.
Le Libor au cœur du scandale
Le superintendant des services financiers de l’État de New York, Benjamin Lawsky, a annoncé une amende conséquente de 2,5 milliards de dollars. C’est plus que la banque suisse UBS (1,5 milliard), RBS (1,1 milliard) ou la Société Générale (600 millions), qui tous ne se sont pas gênés pour manipuler les cours du Libor (opéré à Londres et New York, entre autres).
Cette amende salée est la conséquence des agissements coupables de la Deutsche Bank qui a tout tenté pour ralentir l’enquête : destruction de documents, diversions en tout genre, délais pour fournir des pièces… Ces opérations ont évidemment été bien mal perçues par les régulateurs, ce qui explique l’ampleur de la somme à verser.
Une réputation à refaire
Ces 2,5 milliards de dollars ne seront pas un problème pour les caisses de l’établissement bancaire allemand, qui avait provisionné la somme en question. La Deutsche Bank devra aussi s’accommoder d’un surveillant indépendant qui vérifiera la légalité des actions de la banque. Mais celle-ci devra néanmoins refaire une image fortement ternie par ce dossier, et c’est d’ailleurs ce qu’il s’emploie à faire à grands coups de déclarations désolées. Le ménage n’a pas attendu l’amende : plusieurs hauts dirigeants ont ainsi été renvoyés. Les co-présidents de la banque ont quant à eux salué la démarche des régulateurs…
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