L’Hexagone prend des allures de coffre-fort : certains sont prêts à payer pour y placer leurs picaillons ! Alors que cette année, la France a déjà pu emprunter à un taux historiquement bas, à 1,87 % en moyenne, elle a encore levé hier près de 6 milliards d'euros à des taux d'emprunt négatifs : cela signifie que certains investisseurs ont payé pour prêter de l'argent au Trésor français.
Les opérateurs qui ont prêté hier près d’1,3 milliard d'euros au taux de -0,012% à un an récupéreront 150 000 euros de moins en novembre 2013... Ils ont tellement confiance en la capacité, à moyen terme, de la France à rembourser ses emprunts qu’ils acceptent de recevoir, dans un premier temps, un peu moins que leurs fonds immobilisés au départ. Cela s’était déjà produit en juillet, c’était alors une première.
Comme nous l’expliquions ici début décembre, un tel état de grâce est dû à la crise : par rapport à ses voisins, notamment ceux du Sud, en proie à des difficultés économiques très importantes, la France apparaît comme une terre relativement stable. Le coup de théâtre survenu en Italie ce week-end, avec la démission de Mario Monti et le possible retour de Silvio Berlusconi, illustre les difficultés cette fois politiques de notre voisin, et la baisse de confiance qui en découle sur les marchés.
Avec l’Allemagne, la France fait donc plus que jamais office de valeur sûre aux yeux des investisseurs internationaux, qui détiennent 63% de la dette tricolore, et ceux malgré la perte du triple A chez Mood'ys et Standard & Poor's.