Dépenses publiques : l’Etat peut encore respecter ses engagements sur la réduction du déficit

Jean Baptiste Le Roux
Par Jean-Baptiste Le Roux Modifié le 28 juin 2013 à 5h59

Mais à quel prix !

La Cour des comptes a mis le gouvernement au pied du mur. Oui il est encore possible de respecter ses engagements en matière de réduction du déficit public, mais Jean-Marc Ayrault et son équipe vont devoir prendre des mesures, rapides, et surtout beaucoup plus fortes. En effet, 28 milliards d'euros sont à économiser sur les dépenses publiques entre 2014 et 2015.

La Cour des comptes pointe du doigt une possible augmentation du déficit public pour 2013


Tel est, en substance, le message délivré par la Cour des comptes dans son rapport annuel sur les perspectives de finances publiques présenté jeudi au gouvernement. La Cour estime tout d'abord que le déficit 2013 aurait un risque "significatif" de dériver vers les 4 % du PIB au lieu des 3,7 % initialement prévus par le gouvernement. Jean-Marc Ayrault a d'ailleurs avoué que Didier Migaud et ses équipes avaient "malheureusement" raison…

Pour respecter ses engagements, le gouvernement va devoir économiser 28 milliards d'euros et trouver 12 milliards supplémentaires d'ici 2015


Mais le rapport de la Cour des comptes, outre le fait d'alerter les pouvoirs publics, demande également au gouvernement de faire des efforts. Les chiffres sont là pour appuyer cette exigence. Il va devoir réaliser 13 milliards d'euros d'économies en 2014 et 15 milliards en 2015. Il faudra par ailleurs 12 milliards de hausses d'impôts dès l'automne prochain pour financer notamment la baisse de rendement de certains impôts. Une situation délicate pour François Hollande qui s'était engagé à user le moins possible des augmentations d'impôts.

Les mesures draconiennes proposées par la Cour des comptes ne plaisent pas à Jean-Marc Ayrault


En terme de réduction des dépenses, la Cour met en avant certaines propositions drastiques. Le gel du point d'indice des fonctionnaires jusqu'en 2015, la sous-indexation des prestations sociales etc… Ces propositions ne vont pas redorer le blason du gouvernement auprès de l'opinion publique. On peut citer la suppression de 10 000 postes de fonctionnaires, l'augmentation de 2 heures par semaine la durée travaillée par la fonction publique etc…

Le Premier ministre a réagi vivement à ces observations, estimant que ce n'est pas la Cour des comptes qui fait la politique du gouvernement. Certes, mais c'est elle qui dresse le constat, et un constat bien amère pour les équipes de Jean-Marc Ayrault...

Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.

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