Santé : les dépassements d’honoraires, la bête noire du budget des français

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 28 mai 2013 à 9h05

Les dépassements d'honoraires des médecins ont toujours agacé, et que celui qui ne s'est jamais plaint du taux de remboursement de l'Assurance Maladie jette la première pierre.

Il semble que les foyers français aient raison de geindre : les dépassements d'honoraires ont représenté, en 2012, 7 milliards d'euros. Facile de comprendre pourquoi le budget des ménages français souffre. Depuis 2010, le montant des dépassements d'honoraires pratiqués par les professionnels de santé libéraux a augmenté de 9 % en moyenne avec toutefois des différences selon les spécialités. Et, surtout, selon les régions.

Les données collectées par le nouvel observatoire créé par 60 millions de consommateurs, le Collectif inter associatif sur la santé (CISS) et Santéclair, sont éloquentes : de région en région les différences entre les dépassements d'honoraires peuvent être énormes. Un exemple ? Entre la capitale et la Moselle, l'écart est de 4,5.

Ce qui reste à payer pour un patient après une visite chez un spécialiste en Moselle est en moyenne de 8,20 euros tandis qu'à Paris ce montant peut atteindre 37,70 euros. La moyenne nationale est, quant à elle, de 15,90 euros.

Dans cette étude du CISS et de Santéclair, les chirurgiens dentistes sont encore une fois montrés du doigt puisque leurs dépassements d'honoraires ont représenté 82,9 % de la facture totale quand chez les spécialistes en général, la part des dépassements d'honoraires représente « seulement » 57,6 % du prix total de la prestation.

Conséquence, de plus en plus de Français tendent à reculer les soins et à ne pas aller chez leur médecin. Selon un sondage Harris Intreractive pour Humanis réalisé en septembre 2012, 25 % des Français envisagent de renoncer ou de reporter des soins médicaux.

Pourtant, lors d'un accord signé entre l'Assurance Maladie, les complémentaires santé et les syndicats des médecins libéraux, il était question de créer un Observatoire de contrôle des dépassements d'honoraires. Mais, malgré le côté « historique », pour reprendre les mots de François Hollande, de cet accord, rien n'a encore été fait à ce jour.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio