La démographie française, et en particulier la natalité, ont fait l’objet de peu d’intérêt de la part des hommes politiques durant la campagne électorale. Pourtant, l’avenir à long terme de notre pays dépend pour une bonne part de l’évolution de sa population : si les générations ne se renouvellent pas correctement, le dynamisme du pays en subit les conséquences fâcheuses.
Du fait que la faiblesse des naissances durant un quinquennat ne fait sentir ses effets néfastes que 20 à 30 ans plus tard, elle est peu prise en compte par les hommes politiques et par les media : pour que se produise une prise de conscience il faut attendre d’avoir un grave problème pour le financement de la Sécurité sociale et des administrations, du fait que le pays se met à manquer de bras pour la production, tandis que l’augmentation du nombre des retraités, face à la stagnation ou à la diminution du nombre des actifs, fait s’envoler le poids des prélèvements obligatoires.
La pyramide des âges que vient de publier l’Institut National d’Etudes Démographiques (INED) est très parlante : après une natalité correcte entre 2000 et 2010, une diminution très rapide s’est opérée entre 2010 et 2020. Les deux quinquennats les plus récents ont été catastrophiques.
Certes, la France n’est pas le pays le plus atteint par la dénatalité : nos voisins Allemands, Italiens, Belges, Espagnols, etc., sont dans une situation analogue ou pire. Mais cela est très regrettable, car cela veut dire que l’immigration extra-européenne, déjà très importante, continuera son essor de façon excessive. Il semblerait que nos dirigeants, au niveau européen, en aient pris leur parti : c’est inquiétant. Le monde a besoin de l’Europe, et de la France en particulier, pour que prospère une civilisation humaniste. Nous avons un peu d’avance dans certains domaines, qui vont de la science et des techniques à la défense et promotion de la liberté et de la fraternité ; les autres civilisations ont réciproquement bien des choses à nous apporter. Mais pour qu’il s’agisse d’un enrichissement mutuel, encore faut-il que l’Europe et la France ne soient pas réduits au rang de nains démographiques.