Benoit XVI n’a pas choisi de démissionner le 28 février par hasard #BESTOF

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Par Patrick Simon Modifié le 2 décembre 2014 à 20h14

Nom du dernier pape de la prophétie de Saint Malachie : Pierre le Romain. « Petrus Romanus ». Saint du jour où le pontificat de Benoît XVI va cesser : Saint Romain. Ce n'est certainement pas un hasard.

Soit Benoit XVI a voulu faire passer un message, consciemment. Soit, inconsciemment, guidé par "les forces de l'esprit" comme aurait dit François Mitterrand, il a choisi cette date, démissionnant à la fin du mois, sans regarder son calendrier et le saint qui y était associé. Difficile à croire... Car enfin, démissionner (sachant qu'il est le premier Pape à le faire, Grégoire XII le faisant en 1415 car il y a alors trois papes, du fait d'un schisme) le jour de la Saint Romain, alors qu'une prophétie annonce que le dernier pape s'appellera justement Romain, la symbolique, voulue ou inspirée, est ultra forte !

Nous y sommes donc. Avec la démission de Benoît XVI, nous entrons dans la dernière ligne droite qui, suivant la prophétie de Saint Malachie, nous conduit à la phase finale de l’Apocalypse. Tout concorde ; mais, remontons le temps…

Qui était Saint Malachie ? En 1094 naquit en Irlande un rejeton du clan O’Morgair qui deviendra Saint Malachie. A l’âge de vingt cinq ans, il entra dans les ordres et partit pour l’île de Lismore dans l’archipel des Hébrides. Il devint le conseiller de Cormac, roi de Munster. Nommé évêque de Connor dans le Comté d’Antrim, ce prélat dû faire face à une révolte de la population. Il s’enfuit dans le Comté de Cork où il fonda le monastère d’Ilbrach, d’obédience cistercienne.

En 1132, il succéda à Celse comme archevêque d’Armagh, devenant par la même occasion primat d’Irlande. En 1136, il entreprit un pèlerinage pour Rome et s’arrêta en chemin à l’abbaye de Clairvaux pour y rencontrer Saint Bernard qu’il admirait et redoutait. Il devint son ami. Ses dons de voyance et de prophétie, sa grande force morale et religieuse lui permirent d’accomplir des miracles. Retourné dans son île, il restaura la cathédrale de Down qui abrite le tombeau de Saint Patrick. L’esprit en paix, le corps fébrile et âgé de 54 ans, il partit à nouveau pour la ville sainte mais son périple prit fin à Clervaux. En ce matin gris et pluvieux de novembre 1148, Bernard serra dans ses bras son très cher ami Malachie. « Au ciel », lui dit le mourrant dans un dernier souffle. Bernard pleura. Que venait donc dire et faire cet initié de la prophétie des dernières lueurs papales, dans cet enclos béni où la pierre vibrait à l’unisson d’une civilisation à venir ?

Clément III le canonisa en 1190. Saint Bernard, impressionné, entreprit d’écrire la Vita Malachiae, sa biographie. En 1595 Arnold de Wion, bénédictin flamand natif de Douai, publia un livre intitulé Lignum Vitae (l’arbre de vie), qui racontait la vie de bénédictins célèbres. Il y intégra Saint Malachie, en ajoutant qu’il avait rédigé quelques opuscules dont une prophétie très courte composée de 112 devises sur les papes à venir.

Cette prophétie comporte une liste de papes auxquels Saint Malachie associe une devise. Concorde-t-elle avec la réalité des époques qu’elle survole ? On remarque que les devises font souvent mouches pour chacun des papes, notamment à travers leurs armoiries, leur famille, leur action ou les évènements dans lesquels leur règne a baigné. Par conséquent, elle prend un sens prophétique troublant. Elle dénombre 110 papes à partir du début de la chrétienté, la dernière devise correspondant au successeur de Benoît XVI. S’il est possible de faire l’étude exhaustive de ces devises, tenons-nous en à quelques papes qui se sont succédés durant le XXième siècle.

Devise 108. La fleur des fleurs. (Flos florum) Paul VI, Giovanni Basttista Montini, est mort le 13 mai1978. Le lys, surnommé "la fleur des fleurs", est le symbole de la ville de Florence dont ce pape était originaire. De plus, ses armes étaient formées de trois lys. Devise 109. De la moitié de la lune. (De mediate lunae). Jean-Paul I (26 août 1978-1978). Albino Luciani, né à Canale d'Agordo, non loin de Belluno, est Mort le 28 septembre à 23 heures. Elu lors de la demi-lune, Jean-Paul I mourut 33 jours plus tard.

Devise 110. Du labeur du soleil. (De Labore solis) Il s’agit là du cardinal Carol Wojtyla qui prit le nom de Jean-Paul II (16 octobre 1978-2 avril 2005). Ce pape venait de l'Est (Pologne) comme le soleil levant. De plus son rôle de voyageur infatigable, tel le soleil, apportait partout la bonne parole (lumière). Né le jour d'une éclipse de soleil, il fut enterré le 8 avril 2005, jour d'éclipse. La devise attribuée à Jean-Paul II, de labore solis, parle d’elle-même. Ce pape venu de l’Est avait été l’artisan majeur de la chute du communisme et la montée en puissance des pays d’Asie, lieu du soleil levant.

En avril 2005, les volutes blanchâtres, émanant de la fragile cheminée vaticane reliée au modeste poêle installée dans la chapelle Sixtine, annonçaient l’élection de l’antépénultième pape de la prophétie de Saint Malachie qui lui attribuait la dernière devise. Quels sont les deux derniers papes de cette prophétie ? La devise 111 De Gloria olivae, de la gloire de l’olive, concerne Benoît XVI élu en 2005. L’ordre des olivétains, fondé par les bénédictins, englobe-t-il avec rectitude la réalité de cette prophétie ? Avec les printemps arabe, des évènements exceptionnels n’ont-ils pas débuté dans cette zone particulièrement où règne l’olivier ? Ces différentes explications se chevauchent comme cela arrive très souvent dans le domaine de la prophétie.

La fin du pontificat de Benoît XVI est expressément prévu pour le 28 février… quelle sera la devise du prochain Pape et quel lien peut-il exister avec Benoît XVI ? La dernière devise de la prophétie est en réalité une phrase. Elle se termine par le terme latin Finis. La 112ième devise annonce-t-elle le destin tragique des hommes ?

Contrairement aux autres devises, il s’agit d’une phrase qui précise des évènements très concrets. Elle s’adresse à Petrus Romanus, Pierre le Romain. « In persecutio extrema, sanctae Romanae Ecclesiae sedebit Petrus Romanus, qui pascet oves in multis tribulationibus, quibus transactis, civitas septicollis diruëtur, et Judex tremendus judicabit populum suum. FINIS. » Ce qui signifie : « Lors de la dernière persécution que subira la Sainte Eglise Romaine, siègera Pierre le Romain. Il paîtra les brebis au milieu de nombreuses tribulations celles-ci terminées, les murs de la cité aux sept collines tomberont, et le juge redoutable jugera le peuple. »

Pierre le Romain à qui Saint Malachie attribua la 112ième devise serait-il le dernier pape ? Une Eglise comptant plus d’un milliard de membres peut-elle disparaître à la fin du pontificat de Benoît XVI ? Cela est bien sûr impossible. S’il s’agit d’une fin, c’est celle d’un cycle de papes qui, arrivé à un terme historique majeur, est renouvelé par d’autres papes qui guideront le peuple catholique comme ils le font depuis 2000 ans.

Mais que peut recouvrir alors le sens de cette phrase sibylline ? On remarque qu’aucun pape n’a utilisé le nom de Pierre depuis les débuts de l’Eglise par respect pour le Christ qui avait lui-même octroyé ce prénom à l’Apôtre Simon dit Pierre, à partir d’un jeu de mots « Tu es Pierre. Et sur cette Pierre je bâtirai mon Eglise. » et en l’honneur de ce premier pape. En effet, si le dernier pape cité dans la prophétie porte le nom du premier pape, cela ne pourrait-il pas constituer un retour aux sources, un nouveau départ ?

La prophétie évoque la destruction de Rome. Serait-ce l’annonce de la destruction atomique de la ville sainte ? Ne cherchons pas toujours une guerre nucléaire qui détruirait la terre de fond en comble. Si cela avait dû se produire, cette guerre aurait peut-être eu lieu en 1962, lors de la crise des missiles de Cuba. Au fond, Fidel Castro, que Jean-Paul II rencontra en 2002, a peut-être indirectement sauvé le monde en précipitant des évènements qui ont mûri les relations entre les USA et l’URSS, par l’intermédiaire des deux sages John Kennedy et Nikita Khrouchtchev. Le téléphone rouge, reliant les deux capitales, a été institutionnalisé à cette époque.

Mais que représente alors exactement la destruction des murs d’une ville ? Tout d’abord, la destruction de Rome n’empêcherait pas les chrétiens de conserver leur foi, ni l’Etat du Vatican d’être dirigé d’un autre lieu, comme ce fut le cas au Moyen-âge à partir d’Avignon. On peut essayer de trouver une explication dans le fait que Rome représente la cité qui recèle dans ses murs la doctrine divine. Lorsque les murs tomberont, cette doctrine sera dévoilée dans son intégralité. Le conflit serait également idéologique. Il s’agit d’un combat doctrinal qui peut toutefois être associé à une guerre ou des émeutes sanglantes qui causeraient des dommages à la ville.

En tous les cas, la fin de la phrase de la 112ième devise de Saint Malachie évoque un juge terrible, car la phrase « Judex tremendus judicabit populum suum » signifie qu’un juge redoutable jugera le peuple. Serait-ce le jugement dernier ? Cela ne semble-t-il pas un peu trop proche et peu compatible avec ce que l’on sait de l’univers amené à disparaître dans plusieurs milliards d’années ? Le jugement dernier consiste peut-être dans quelque chose de plus complexe ? L’influence religieuse serait-elle à l’origine d’une nouvelle législation ?

Un des quatrains de Nostradamus évoque « Le temps present avecques le passé, Sera iugé par grand loyaliste. Le monde tard luy sera lassé, Et desloy par le clergé uiriste. » Ce qui peut signifier que les évènements présents et passés seront jugés par le serviteur de Dieu et qu’il provoquera la mise en œuvre d’une législation renouvelée qui entraînera un nouveau départ pour l’humanité.

Que penser du terme FINIS qui ponctue la fin de la phrase ? Il faut s’attendre à de grands bouleversements voulus par Dieu. C’est le sens que l’on peut donner au terme FINIS, dernier mot de cette prophétie. D’ailleurs, aucune prophétie des deux millénaires précédents ne semble aller au-delà de notre temps. Toutes les prophéties existantes aboutissent à notre époque.

Ainsi, la 111ième devise, attribuée à Benoît XVI, est singulièrement en phase avec l’approche millénariste qui laisse basculer les siècles autour des quinze années qui suivent leur commencement depuis les origines de notre ère.

On ne peut pas nier que les éléments économiques et scientifiques concordent avec les textes prophétiques et se rejoignent sur une période qui s’étend de l’an 2000 à l’an 2020 pour prévoir à l’humanité une période très noire et difficile. Il semble également que ces moments coïncident avec un dernier type de datation qui nous paraît important.

On remarque que depuis le début de l’ère chrétienne, il existe un décalage d’une quinzaine d’années avant le commencement effectif des siècles. L’ère chrétienne a réellement débuté avec la mort du premier empereur Auguste en l’an 14 de notre ère, date à partir de laquelle la Rome antique domine le monde et permet l’expansion du Christianisme par la stabilité qu’elle engendre dans les territoires qu’elle contrôle. Si le couronnement de Charlemagne en 814 a bouleversé l’ordre du monde en remettant l’ancien Empire romain en phase avec l’Histoire, on constate que ce phénomène est d’autant plus marqué à la fin du second millénaire.

La mort de Louis XIV est intervenue en 1717, prélude aux temps ayant préparé la Révolution dont les principes ont bouleversé l’Europe puis le monde entier. La chute de Napoléon en 1815 a remodelé les puissances dominantes du moment et ouvert la voie à la civilisation industrielle, prémisse des temps de la modernité à tous niveaux (scientifique, économique, culturel, etc.). La première guerre mondiale a débuté en 1914, la seconde guerre mondiale en étant la conséquence directe.

Ces deux affrontements titanesques et mondiaux n'ont-ils pas fait basculer le monde dans l'ère contemporaine en remodelant la géopolitique du globe ? La mise en place des blocs capitalistes et collectivistes, la décolonisation, la consommation de masse, la culture mondialisée ainsi que l’accumulation de connaissances scientifiques et technologiques en découlent directement. Mais nous n’avons pas encore sauté le pas. On constate que nous vivons en quelque sorte sur les restes d’un monde issu de 1914 que nous n’arrivons plus à renouveler et à mettre en perspective dans le cadre d’un avenir bien défini. Nous assistons plutôt à une sorte de déliquescence de la pensée, de la morale et de l’utilisation abusive de nos technologies au détriment du développement durable.

La main n’est pas encore passée aux générations qui devront renouveler l’avenir mais ça ne saurait tarder. Ceux qui ont vécu la seconde guerre mondiale et les trente glorieuses où tout c’est joué, sont en train de disparaître de la scène de l’histoire. Nous y sommes. Dans ces conditions, la phase finale de l’Apocalypse ne pourrait-elle pas se dessiner de façon amplifiée dans la deuxième décennie du XXième siècle à partir de 2014 ? Ce n’est pas impossible car tous les paramètres proposés dans cet ouvrage y tendent.

Patrick Simon est notamment l'auteur de "Autopsie de l'Apocalyspe", paru chez Bréal.

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Article initialement publié le 28/02/2013

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Patrick Simon est docteur d'Etat en droit, directeur des rubriques culture, actualités et journaliste aux éditions des Cassines (Journal des Grandes Écoles, Magazine Grande Écoles, Marketing Grandes Ecoles, Finances Grandes Ecoles, Réflexion, X Passion, Journal des Bac+2/3). Il est également professeur dans l'enseignement supérieur et dans divers organismes de formations (ESA, ECOSEM, CFPB). Patrick Simon est l'auteur d'une centaine d'ouvrages d'économie, de droit, de Management et de préparation aux concours de la Fonction Publique, parus aux éditions Bréal, Vuibert, Rue des écoles et Klinksieck. Il a été également assistant parlementaire de l'ancien ministre Alfred Coste-Floret, Directeur du théâtre de Nesles et co-gestionnaire de l'espace Nesles dans les années quatre-vingt.

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