Comment une entreprise peut-elle rapidement obtenir des fonds financiers, sans dépenser un euro ? En ne payant pas ses fournisseurs à temps, sous prétexte de factures non reçues, d’éléments manquants ou de signataires absents ! CroissancePlus dénonce ces attitudes irrespectueuses qui mettent en péril le financement des entreprises.
Il est inadmissible et injuste qu’une défaillance d’entreprise sur quatre soit liée à des retards de paiement. Quelle logique y-a-t-il à sacrifier nos PME alors qu’elles sont créatrices de milliers d’emplois en France ? Reconnaissons que depuis quelques années, plusieurs actions réglementaires et législatives ont été mises en place pour limiter les abus mais force est de constater que les comportements ont évolué timidement et que de nombreuses entreprises, en majorité des PME, jouent toujours le rôle des banques.
Les mots d’ordres intimant à la conduite vertueuse n’ayant pas suffit, la création d’un Observatoire des délais de paiement en 2006 et le vote de la LME (Loi de Modernisation Economique) en 2008 ont permis des avancées et nous ont fait gagné une première bataille contre les mauvais payeurs. Toutefois, fortes d’un délai réglementé à 60 jours, de nombreuses entreprises utilisent toutes sortes de stratagèmes pour éviter de payer leurs fournisseurs et obtenir de la trésorerie à bon compte.
Dès le début, les entrepreneurs de CroissancePlus ont soutenu la mission de Jean-Claude Volot, médiateur des relations interentreprises. Il a répertorié les pratiques abusives de certains donneurs d’ordre et diligenté des contrôles ad hoc. Tout entrepreneur rencontrant un conflit dans l’application d’une clause contractuelle ou le déroulement d’un contrat peut saisir le médiateur pour que les mauvais payeurs n’agissent plus en toute impunité.
Mais il faut aller encore plus loin. Les entrepreneurs de CroissancePlus souhaitent désormais que le médiateur puisse infliger des sanctions immédiates aux entreprises qui ne paient pas à temps leurs fournisseurs. En cette période économique et financière particulièrement anxiogène, CroissancePlus constate avec regret une recrudescence de ces pratiques malhonnêtes avec une prise en otage des entreprises. Elles sont forcées d’accepter des conditions parfois intolérables sous la menace d’une rupture de la relation commerciale.
Les entrepreneurs de CroissancePlus poursuivent donc leurs actions de lobbying sur ce sujet et demandent aux pouvoirs publics davantage de sévérité ainsi qu’une révision du délai contractuel de paiement de 60 à 30 jours. L’exemple allemand est évocateur puisque 65 % des entreprises respectent scrupuleusement le délai de 30 jours.
En France, les entreprises ont 60 jours pour effectuer leurs règlements et seulement 37 % d’entre elles respectent l’échéance. Qu’en est-il de la solidarité et du respect interentreprises en France ? CroissancePlus poursuivra cette bataille car les conséquences des "délais de paiement à rallonges" sont trop préjudiciables pour la trésorerie de nos PME. Arrêtons d’être les banquiers des grandes entreprises.