Bruxelles menace Paris : en 2017 ce sera déficit sous 3 % ou grosse amende

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 5 septembre 2016 à 5h52
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cc/pixabay - © Economie Matin
3%Le Pacte de Stabilité prévoit un déficit de moins de 3 % pour les pays membres de l'Union Européenne.

La campagne pour l'élection Présidentielle de 2017 est bien lancée et chaque candidat, qu'il soit sortant, qu'il soit nouveau ou que ce soit un vieux de la vieille, y va de ses promesses. Nicolas Sarkozy, notamment, a déjà annoncé des baisses d'impôts, la suppression de l'ISF et ainsi de suite tandis que le gouvernement devrait annoncer en cette première semaine de septembre 2016 une baisse d'impôts.

Bruxelles a tenu à rappeler à la France qu'elle a pris des engagements et que, cette fois, il n'y aura pas de nouveau délai.

Quatre ans de délais pour la France... mais ça suffit !

Entre promesses de baisses d'impôts et suppressions de charges et taxes, les candidats ont l'intention de faire du ras-le-bol français concernant les impôts leur principal cheval de bataille. C'est facile et ça va chercher des votes un peu partout mais... Bruxelles semble s'en inquiéter.

Il faut dire que selon le Pacte de Stabilité, que Paris a signé avec les autres pays de l'Union Européenne, le déficit public du pays devrait être sous la barre des 3 %. En 2016, selon le plan du gouvernement, il devrait être de 3,3 % et tomberait à 3 % voire 2,9 % (en fonction de la croissance) en 2017.

Dès 2013, Bruxelles avait rappelé la France à l'ordre mais l'alors ministre des Finances, Pierre Moscovici, avait négocié un délai de 2 ans sur fonds de crise économique mondiale. En 2015 la France n'avait toujours pas atteint cet objectif et Michel Sapin avait une nouvelle fois négocié deux ans de délai. Bruxelles a tenu à préciser qu'il n'y aura pas de délai supplémentaire.

Celui qui a obtenu le premier délai n'en donnera pas un deuxième

Pierre Moscovici, désormais Commissaire Européen aux Affaires Economiques, a tenu à rappeler à l'ordre le gouvernement et les candidats à la Présidentielle : "Les engagements de la France doivent maintenant être tenus" a-t-il déclaré vendredi 2 septembre 2016. "Il n'y aurait pas de nouveau délai".

Ses propos visent... tout le monde : le gouvernement et sa promesse de 2 milliards de baisses d'impôts en 2017 (qui finalement sera moins élevée) et les candidats avec leurs multiples promesses. Le gouvernement, lui, ne s'inquiète pas : selon ses calculs, basés sur des prévisions de croissance malgré tout optimistes, le déficit public devrait être à 2,7 % en 2017, pile dans les clous.

2,9 %, 2,8 %, 2,7 %... cela a finalement peu d'importance pour Bruxelles : la Commission Européenne veut moins de 3 % de déficit en 2017 et elle a un argument majeur pour convaincre la France. Si le déficit dérape, cette fois l'Hexagone n'échappera pas à l'amende qui lui pend au nez. Une amende qui peut atteindre 0,2 % du PIB soit... 4 milliards d'euros.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio