Le gouvernement publie ce jeudi 15 janvier 2015 les comptes publics. En particulier le déficit public de 2014 qui pourrait bien s'avérer moins élevé que prévu. Moins élevé, certes, mais toujours très élevé : 4,4%. Et surtout si le déficit est moins élevé ce n'est quasiment que parce que les entrées fiscales, en vulgaire les impôts, ont été plus importants.
3 milliards de déficit en moins... ou 3 milliards d'impôts en plus ?
Lors de la dernière estimation le gouvernement tablait finalement sur un déficit public de 89 milliards d'euros pour 2014... soit 6,4 milliards d'euros de plus que le budget prévisionnel. Finalement le déficit pourrait être moins élevé : 86 milliards d'euros. 3 milliards d'euros de gagnés, donc, mais d'où viennent-ils ?
La grande majorité de cette somme provient en fait... des impôts. La collecte de ces derniers aurait été supérieure aux prévisions données durant l'été 2014. Et si bien entendu quelques économies ont été au rendez-vous, avec une gestion un peu meilleure des dépenses, au final c'est encore et toujours les Français qui payent.
Surtout qu'il n'y a pas matière à réellement se féliciter quand on regarde nos voisins, surtout l'Allemagne. Alors que la France espère en un déficit de 4,4% pour 2014, loin des 3% demandés par Bruxelles avec qui le gouvernement est en pleines négociations pour pas risquer une amende, le gouvernement allemand a clos un budget à l'équilibre : aucun déficit n'a été enregistré en 2014.
Et pour l'année 2015 qui ne fait que commencer ?
La question est maintenant de savoir si le déficit public de 2014 sera effectivement meilleur que prévu, les données ne sont pas encore toutes connues bien qu'il y ait espoir, mais surtout ce qu'il en sera pour 2015. Car la France est toujours menacée d'une sanction pouvant atteindre 4 milliards d'euros de la part de l'Union Européenne pour non-respect de ses engagements.
D'autant plus que si le déficit 2014 est meilleur qu'initialement prévu, il reste supérieur à celui de 2013 quand il avait atteint 74,9 milliards d'euros. Au mieux, donc, en 2014 le déficit augmente de 11,1 milliards d'euros.
Alors quand on sait que le budget 2015 est basé sur une hypothèse de croissance de 1% pour le pays, hypothèse tellement optimiste que même l'Insee n'y croit pas puisque l'institut table sur 0,5%, on se demande bien comment le gouvernement va gérer la chose. Certes, 21 milliards d'euros d'économies sont prévus sur plusieurs années dont 8 milliards en 2015. Mais François Hollande a également promis ne pas augmenter les impôts....