Déficit : Bruxelles renonce à sanctionner l’Espagne et Portugal

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Par Laure De Charette Publié le 29 juillet 2016 à 10h29
Controle Banque Europenne Wapler
@shutter - © Economie Matin
0,2 %Les deux pays risquaient jusqu'à 0,2 % du PIB d'amende.

En cette période d’euroscepticisme, l’Europe a préféré se montrer bienveillante et ne pas sanctionner les mauvais élèves.

Merci les Anglais !

Deux pays d’Europe du Sud ont sans surprise présenté des déficits budgétaires excessifs. Mais la Commission européenne a décidé de ne pas leur infliger d'amendes. Or les deux pays risquaient jusqu'à 0,2 % du PIB d'amende.

Pourquoi une telle bienveillance ? D’abord, la situation économique de ces deux pays est délicate et le climat général d'euroscepticisme pousse au compromis. Comme l'a souligné Pierre Moscovici, le commissaire aux Affaires économiques, cette « approche punitive n'aurait pas été la meilleure au moment où les peuples doutent de l'Europe ». En somme, le Portugal et l’Espagne peuvent dire merci aux Anglais, qui ont voté pour le Brexit et ont ainsi obligé l’Europe à se remettre en question et à assouplir ses positions.

Mais cela revient à saborder le pacte de stabilité, déplorent certains commentateurs. "La zone euro se transforme en Union monétaire dont les maillons faibles ne sont pas rappelés à l'ordre en temps voulu, mais secourus, en revanche, quand les choses tournent mal" déplore ainsi le journal néerlandais De Telegraaf.

D'autres soulignent en revanche que la politique des sanctions est contreproductive.

Une nouvelle cure d'austérité

Malgré tout, la Commission européenne impose aux Etats ibériques une nouvelle cure d'austérité et, conformément à la procédure, une partie des fonds structurels des deux pays ont été gelés.

Pour le journal allemand Handelsblatt, si la Commission a pris cette décision, c'est qu'elle songe à un autre pays potentiellement déficitaire : la France. « Il existe un autre Etat qui pèche continuellement en termes de budget. La France doit enfin faire passer son déficit public en-dessous de la barre des 3 % en 2017, l'année des présidentielles. ... Mais Bruxelles ne pourra pas laisser la France passer au travers des mailles du filet l'année prochaine si elle sanctionne l'Espagne et le Portugal cette année. C'est pour cette raison que ces derniers y ont échappé ».

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.