C’était le débat de la dernière chance. Les deux prétendants à la Maison Blanche se sont à nouveau affrontés hier en Floride, au cours du troisième et ultime débat télévisé. Les deux hommes, cette fois, étaient assis autour d’une table aux côtés du modérateur. Au menu, un sujet jugé non décisif pour les Américains : la politique étrangère. Barack Obama est apparu assez agressif, presque en position de challenger -et pour cause, il ne cesse de baisser dans les sondages-, très concentré, clairement dans la peau du « Commander in chief » qu’il est depuis quatre ans. “My first job as a Commander in chief is to keep the Americans safe. And this is what we have done these 4 years” insiste t-il. Mais il n'a pas vraiment réussi à démontrer que son rival n'a pas l'étoffe d'un commandant en chef des armées.
Le ton du débat était résolument sérieux, sans les habituelles boutades et piques plus ou moins amicales que s’envoient volontiers les deux rivaux. Il faut dire que les sujets abordés –le terrorisme, le printemps arabe, le nucléaire iranien, la Syrie, Al Qaeda, le Pakistan, la Lybie- sont sensibles, la vie d’Américains étant parfois en jeu. En face, Mitt Romney s'est volontairement mis en position de l'homme attaqué injustement -« let me have a chance » lache t-il-, maître de lui-même sans être cassant. Une stratégie qui peut aussi séduire l'électorat féminin, en jeu dans la dernière ligne droite.
Traditionnellement, la politique étrangère est un sujet qui favorise le président en exercice. D’après les sondages effectués avant le débat, Obama est d’ailleurs plus crédible en la matière que son rival, avec 9 points d’avance. En outre, il peut se prévaloir –et il ne s’en est pas privé hier pendant le débat- d’avoir tenu des promesses emblématiques comme le retrait d'Irak et la transition en Afghanistan. Sans oublier sa plus grande victoire : l'assassinat par un commando, en mai 2011, d'Oussama Ben Laden au Pakistan.
Ce débat était évidemment critique, car les deux candidats sont désormais au coude à coude, à 15 jours de l’élection présidentielle.