Quand un salarié perd son emploi, l’Etat lui verse une allocation pour subvenir à ses besoins, le temps qu’il retrouve un poste. Mais quand un entrepreneur voit son activité cesser, il ne peut compter que sur ses économies pour assumer ses dépenses courantes ! C’est à cette situation inégalitaire que veut remédier le gouvernement.
Une allocation forfaitaire pour les entrepreneurs sans activité
« Les 2-3 millions de travailleurs indépendants en France n’ont pas l’assurance d’une sécurité face à la perte d’activité » déplorait dans son programme de campagne le candidat d’En Marche ! Emmanuel Macron avait donc promis de « rebâtir de véritables sécurités professionnelles, universelles, simples et efficaces, qui puissent accompagner chacun d'entre nous, quel que soit notre statut ». Y compris donc pour ceux qui jusque-là ne pouvaient pas bénéficier d’une allocation chômage : les travailleurs indépendants. Or ils sont plus de 3 millions actuellement en France.
L’une des pistes à l’étude, selon les informations obtenues par Les Échos, serait donc d'instaurer pour ces entrepreneurs en panne une allocation forfaitaire, dont le montant pourrait atteindre les 700 à 800 € mensuels et qui serait versée pour une durée de 6 mois à un an maximum. L'indemnisation ne serait donc pas indexée sur les revenus du travailleur, difficiles à évaluer. Le montant serait supérieur à celui du RSA, mais ne constituerait pas, en soi, un revenu de remplacement comme c’est le cas pour le salarié licencié.
Des conditions d'éligibilité strictes
Qui serait concerné ? Les travailleurs indépendants qui exercent à titre exclusif (c’est-à-dire qui ne cumulent pas leur start-up avec un emploi salarié ou une retraite), et dont la perte d’activité est subie (et non souhaitée), à l’issue par exemple d’une liquidation judiciaire. Il faudra en outre qu’ils aient exercé à ce titre au moins un, voire deux ans.
Autre catégorie de travailleurs à bénéficier bientôt d’allocation chômage : les salariés qui démissionnent. « Tous les cinq ans, chacun y aura droit, s’il choisit de démissionner pour changer d’activité ou développer son propre projet professionnel ».