La France ne brille pas en matière numérique, mais elle dispose des atouts pour le faire. Forte de son plan très haut débit, de son réseau électrique et du savoir-faire de ses ingénieurs, elle pourrait tout à fait se distinguer en se focalisant ses efforts dans des domaines d’excellences, à commencer par les centres de données, piliers de l’économie numérique.
D’après une étude de l’Inspection générale des finances portant sur le financement de l’innovation et le soutien au développement des entreprises,la France occupe une position intermédiaire dans les classements internationaux en matière numérique. En 2011 elle se classait au 20e range, nettement derrière le Royaume-Uni, un peu derrière l’Allemagne, mais devant l’Italie et l’Espagne.
La France moyenne en matière numérique, mais peut mieux faire
Si cette position n’a rien de mirobolant, elle a en revanche le mérite d’être restée stable depuis 2007 alors que certains pays ont connu un net recul tels que le Royaume-Uni et le Japon. En outre, la France se défend particulièrement bien en matière de haut débit, moins bien en très haut débit. Sur ce dernier point, la France a bien l’intention de récolter de meilleures notes et consacre une part notable des finances publiques aux infrastructures de très haut débit et notamment à la fibre optique.
La France est donc une élève moyenne en matière numérique, mais elle a de vrais atouts à faire valoir. En ciblant davantage ses interventions, elle est tout à fait en mesure de développer davantage de domaines d’excellence. Parmi ces atouts, outre les infrastructures numériques en devenir, le coût de l’électricité en France, le moins cher d’Europe, mais également la fiabilité de son réseau électrique et l’expertise de ses ingénieurs.
Miser sur les data centers
Les data centers sont les supports sur lesquels comptent des milliers d’entreprises pour héberger toutes leurs données. Le cloud computing s’est largement démocratisé en 2013 parce que les dirigeants ont compris tout l’intérêt qu’ils avaient à externaliser leurs informations dans des centres sécurisés. Ce sont autant de gains de coûts substantiels et d’outils de transformation des processus de l’entreprise qui permettent l’amélioration du modèle économique.
Il n’y aura pas de retour en arrière, le cloud computing est devenu monnaie courante et les entreprises vont continuer à l’adopter massivement. Ce qui induit une augmentation du besoin en stockage de données et son corollaire, l’ouverture de centres de données. En France, 80 % des plateformes informatiques et télécoms du pays ne sont pas externalisés dans un centre de données. Les acteurs du marché n’ont plus qu’à exploiter ce formidable potentiel de croissance.
La conquête est d’ores et déjà lancée. La filiale de Numericable Completel, qui appuie aujourd’hui son développement sur son offre cloud computing, a déjà investi dans trois datacenters (situés à Paris, Lyon et Val-de-Reuil). Idem pour Orange qui vient d’ouvrir un centre à Val-de-Rueil. La société Landcloud projette de construire un datacenter sur le parc technologique du Bourget du Lac qui garantira sécurisation des données et respect de l’environnement.