Tout le monde veut Darty, ou presque. Jeudi 21 avril 2016 les deux prétendants au rachat, la Fnac et Conforama, ont décidé de se mener une guerre sans merci jusqu'au dernier penny pour s'accorder les faveurs de Kering, maison-mère britannique du spécialiste de l'électroménager français. En moins de 24 heures pas moins de 4 offres et contre-offres ont été lancées. La journée s'est terminée avec un avantage pour Conforama... mais rien n'est encore joué.
Silence radio pendant près d'un mois puis c'est la folie
Après avoir pris l'avantage sur la Fnac grâce à une offre 100 % cash sur Darty en mars 2016, Conforama, son concurrent et l'objet de leur convoitise se sont tus. Pendant environ un mois tout le monde pensait que la Fnac avait abandonné le combat et que Darty allait passer aux mains de Steinhoff, la maison-mère sud-africaine de Conforama.
Le 20 avril 2016, Conforama annonce même relever sa propre offre et confirme avoir déjà acquis 19,5 % du capital de Darty en payant chaque action 138 pence, en cash. Darty se voyait alors valorisée 943 millions d'euros. La Fnac semblait alors définitivement hors course mais la journée du 21 avril 2016 a été une série de surprises...
Trois offres et contre-offres en moins de 24 heures
Le 21 avril 2016 à la première heure, la Fnac crée à son tour la surprise relançant la lutte pour Darty et proposant, cette fois, 987 millions d'euros en cash. C'est un changement radical de stratégie pour Alexandre Bompard puisque le groupe ne proposait, dans son offre initiale, quasiment que des actions Fnac ce qui n'avait pas convaincu Kering et Darty. La Fnac annonce avoir également sécurisé près de 27 % du capital, 5 % en actions achetées et 22 % grâce à un engagement de vente auprès de deux investisseurs.
Loin d'être en situation difficile, Conforama répond quelques heures plus tard : avec une offre 100 % cash qui valorise Darty à 1,02 milliard d'euros (150 pence l'action), le groupe reprend le dessus. Une demi-heure après c'est la Fnac qui surenchérit avec une offre de 1,04 milliard (154 pence l'action). Quelques heures plus tard, Conforama répond avec une offre à 1,09 milliard (160 pence l'action).
Fnac ou Conforama : qui a le plus de chances ?
La bataille des enchères et surenchères voit donc deux géants tenter de prendre le contrôle de Darty mais... qui a le plus de chances de s'en sortir ? Sur le papier, les deux groupes n'ont pas la même puissance.
Si la Fnac est plus connue que Steinhoff en France, le groupe n'est pas plus puissant que son concurrent sud-africain. Le spécialiste des biens culturels a dû, pour faire une offre 100 % cash, s'allier avec des banques qui lui ont accordé un crédit de 950 millions d'euros, insuffisant désormais pour battre Steinhoff. La Fnac doit donc trouver d'autres liquidités.
Steinhoff, de son côté, peut être tranquille : avec ses 3 milliards d'euros de cash, le groupe ne doit ni lever des fonds ni en appeler aux banques pour financer le rachat de Darty. De plus, le conseil d'administration du spécialiste de l'électroménager préfère le plan de Conforama qui prévoit le maintien de l'emploi chez Darty.
Reste à savoir quelle somme les enchérisseurs sont prêts à mettre sur la table pour racheter Darty. Le titre de Darty, lui, a bondit de 20 % en 24 heures atteignant, à la Bourse de Londres, 161,5 pence l'action, légèrement plus que la dernière offre de Steinhoff. La Fnac pourrait-elle se permettre de surenchérir à nouveau ?