On nous avait tant et tant répété que l'Argentine, après avoir fait faillite en 2002, renaissait de ses cendres oubliant ses vieux démons. Las : Le peso a perdu 30 % de sa valeur en quelques semaines, renchérissant d'autant les importations indispensables au pays... et à ceux qui y avaient trouvé un débouché de choix pour leurs produits.
Brésil, Argentine, Turquie ou Afrique du Sud, mais aussi Indonésie ou encore Russie : Autant de pays qui ne sont pas des nains démographiques ou économiques loin s'en faut, et qui tiraient ces dernières années l'économie mondiale. Et voilà que leurs monnaies s'effondrent, déréglant leurs machineries économiques, bloquant les importations sans pour autant améliorer la compétitivité de leurs produits à l'international, qui ont pour la plupart déjà atteint leur potentiel maximum, dans un monde au ralenti.
Quand je dis "s'effondrent", ce n'est pas encore la République de Weimar mais enfin, quand en quelques semaines, votre devise voit son cours se déprécier de 10, 15, 20 voire près de 30 % comme donc le peso, en Argentine, on se sent impuissant, sans avoir besoin de s'appeler Moscovici. C'est vrai d'ailleurs que l'on soit ministre de l'Economie et des Finances, ou chef d'entreprise. Bien entendu, comme dans toute crise, il y a les perdants et les gagnants : ceux qui ont su se prémunir contre le risque de change, et les autres. Ceux qui ne travaillent de toute façon qu'en dollars, et ceux qui vivent au fil du cours du peso, ou des autres monnaies affaiblies en ce moment.
Mais le véritable problème n'est pas là. Cette crise des monnaies émergentes est un signal d'une autre crise sous-jacente, qui pour le coup, pourrait avoir certains traits communs avec le drame vécu par l'Allemagne au début des années 30. Pour sauver l'économie mondiale, à partir de 2008, les banques centrales qui contrôlent les monnaies socles de l'économie mondiale (Le dollar, l'euro et le yen pour faire simple) ont créés des milliers de milliards de dollars donc, d'euros, ou de yens. Suivis en cela par les petites banques centrales, à l'abri des grosses. En quinze ans, la masse monétaire mondiale, l'argent en circulation, a été multiplié par dix. dont la majeure partie est virtuelle, c'est à dire qu'elle n'est pas appuyée sur une création de richesse réelle, mais également virtuelle parce que cet argent n'existe tout simplement pas.
Cliquez ici pour lire la suite chez notre partenire Yahoo! Finance