Le gouvernement va finalement obtenir ce qu’il souhaite : la vente de Dailymotion à des intérêts français. Le site de partage de vidéos en ligne, numéro deux mondial derrière l’américain YouTube, cherche à se vendre depuis des années.
Mais Orange, propriétaire à 100% de l’entreprise, n’est jamais parvenu à trouver un prétendant qui trouve grâce aux yeux de son principal actionnaire, l’État (détenteur de 24,9% du capital de l’opérateur). En 2013, la tentative d’acquisition par Yahoo avait capoté suite à l’activisme politique du ministre de l’Économie d’alors, Arnaud Montebourg.
Une pépite difficile à revendre
Cette fois, c’est un au autre ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, qui a fait échouer une nouvelle tentative de rachat. Le groupe de Hong-Kong, PCCW, était entré en discussions exclusives avec Orange pour obtenir 49% de Dailymotion, avec une option d’achat pour les 51% restants. Cette transaction représentait une opportunité stratégique pour le site, YouTube étant peu développé en Chine, il y a là une place à conquérir.
Las, Emmanuel Macron a fait échouer les discussions. Le résident de Bercy a pu dire tout le mal qu’il pensait d’une acquisition qui ne soit ni française, ni européenne, et proposait à Orange de jeter un œil à d’autres partenaires possibles plus en cour avec le gouvernement. Cette déclaration a eu le mérite de débloquer l’intérêt d’autres entreprises.
250 millions d’euros
C’est le cas de l’ogre Vivendi, qui a déposé une offre valorisant Dailymotion à hauteur de 250 millions d’euros. C’est moins que les 279 millions proposés par Yahoo il y a deux ans, mais la valeur du site ne cesse de baisser aux yeux des investisseurs potentiels : l’interventionnisme de l’État est glaçant à leurs yeux.
Vivendi a le mérite d’être français avec une assise européenne, avec une stratégie de contenus : le groupe de médias, détenteur de Canal+, investit beaucoup dans le numérique. Dailymotion est la « pépite » qui manquait château-fort de la holding.