Pendant que Dogecoin souffre, les autorités américaines sont à la manoeuvre – et confrontées à un choix cornélien : vont-elles siffler la fin de partie haussière sur les marchés financiers ?
Voilà plusieurs jours que les marchés sont à la peine.
Zut alors !
Dire que la fausse reprise, suite à la fausse peste… financée avec de la fausse monnaie… distribuée sous de faux prétextes…
… se passait si bien !
Des jetons pour devenir riche
Les actions atteignaient sommet après sommet. Les personnes âgées se faisaient vacciner, tandis que les jeunes s’enrichissaient en achetant des coins crypto avec leurs chèques d’aide.
Il y a une semaine, la cryptomonnaie Internet Computer a été lancée. Déjà, en moins de temps qu’il n’en faut pour que du béton durcisse, elle a une valeur de marché d’environ 45 Mds$.
Qui voudrait encore construire une usine, quand on peut obtenir ce genre de sommes avec un « jeton » – sans sortir de son lit ?
Et ce pauvre Dogecoin. Le crypto-clébard est à la niche, après que le « Dogefather » auto-proclamé, Elon Musk, l’a traité d’arnaque lors de l’émission Saturday Night Live. La plaisanterie n’a pas été appréciée…
Mais ne vous inquiétez pas, on n’a pas fini de rire. Une autre monnaie canine, appelée Shiba Inu (SHIB), prend le relais.
A son plus haut, lundi dernier, ce nouveau coin enregistrait un gain de 1 700% – en une semaine ; il vaut désormais plus de six milliards de dollars.
Ce qui montre bien que nous n’y connaissons rien. En ce qui nous concerne, nous n’en aurions pas donné dix sous.
L’idée sous-tendant la toute première cryptomonnaie au monde, le bitcoin, était que l’algorithme informatique limiterait l’offre, faisant de cette nouvelle monnaie un substitut plausible au dollar… et même à l’or.
Dogecoin – une parodie de devise – n’a jamais été limitée, en revanche… et ce n’est apparemment pas le cas de SHIB non plus. On dit que près de 400 000 milliards de ces coins encombrent déjà la cryptosphère.
Où ces toutous iront-ils ensuite ? Nous n’avons pas les qualifications pour le savoir. Nous invitons les lecteurs à aller jeter un coup d’oeil aux papiers du chien, et de nous donner des nouvelles.
En attendant, nous allons mettre du papier journal par terre, au cas où.
L’inflation est arrivée
Tandis que le « marché libre » détruit du capital réel en « investissant » du temps et des ressources dans ces petites farces, les autorités détruisent encore plus de richesses avec leurs programmes idiots.
Cette semaine, démocrates et républicains se sont réunis pour voir comment gâcher 4 000 Mds$ supplémentaires.
Il était évident pour tout le monde que les autorités américaines n’ont pas ce genre de sommes… et qu’elles ne peuvent pas les lever en empruntant de l’épargne privée ou en augmentant les impôts.
Elles vont devoir l’imprimer, ce qui garantit des augmentations de prix.
Jusqu’à récemment, nombre de gens pariaient que l’inflation n’arriverait jamais. La Réserve fédérale, de son côté, avait si peur qu’elle soit coincée quelque part qu’elle a envoyé un bus la chercher.
C’est-à-dire que la politique officielle de la Fed était de maintenir les taux d’intérêts bas… bas… toujours plus bas… pour tenter de faire grimper l’Indice des prix à la consommation (IPC).
Et puis, il y a quelques jours, le bus est arrivé.
Voici ce que dit The Street de la plus grande augmentation de l’inflation US en 40 ans :
« L’indice des prix à la consommation a augmenté de 0,8% le mois dernier, après une hausse de 0,6% en mars. L’IPC de base, qui exclut les coûts des aliments et de l’énergie, a augmenté de 0,9% en avril par rapport à mars. Il s’agit de la plus forte augmentation de l’indice de référence depuis 1982.
Sur une base annuelle, l’IPC a bondi à 4,2%, bien que la pandémie de 2020 vienne fausser la donne. Les économistes avaient prévu une hausse de 3,6% de l’inflation des prix à la consommation.
Les inquiétudes liées à l’inflation ont accaparé les marchés pendant une bonne partie de ces dernières semaines, entraînant les actions dans leur plus longue série de pertes en deux mois et infligeant au Dow Jones sa plus forte baisse en une séance depuis fin février. »
A ce jour cette année, selon notre collègue David Stockman, les prix à la consommation US grimpent au rythme de 7% annualisés. Si l’immobilier était correctement inclus (au lieu du fantasme statisticien du « loyer équivalent propriétaire »), le taux réel dépasserait probablement les 8%.
L’inflation… ou la mort ?
Ainsi… le piège de « l’inflation ou la mort » se referme sur la secrétaire au Trésor US Janet Yellen, sur le président de la Fed Jerome Powell… et sur toute la compagnie de rêveurs et de comploteurs qui pensaient pouvoir imprimer éternellement de la monnaie.
« Je ne pense pas qu’il y aura de problème inflationniste. Mais s’il y en a un, on pourrait compter sur la Fed pour s’en occuper », déclarait Mme Yellen il y a quelques jours seulement.
Maintenant que l’inflation est de retour, comment la Fed va-t-elle « s’en occuper » ?
Vendredi dernier encore, elle pensait pouvoir éviter le sujet. L’horizon était dégagé ; la hausse des chiffres du chômage laissait à la Fed toute latitude pour continuer à imprimer de la monnaie.
Mais que peut-elle faire maintenant ? Laisser l’inflation augmenter ? Ou laisser le boom mourir ?
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