La croissance allemande sera sensiblement moins importante que prévu cette année. Quatre grands instituts économiques allemands ont en effet fait savoir jeudi 17 octobre, lors de leurs prévisions conjointes, que la croissance ne devrait être que de 0,4 %, contre 0,8 % initialement prévus. Les perspectives pour l’année prochaine restent en revanche très encourageantes.
Alors que l’on ne sait pas quand la France pourra renouer avec un niveau de croissance lui permettant de relancer son marché de l’emploi et de résorber le chômage, l’Allemagne semble évidemment profiter d’un horizon nettement plus dégagé, malgré l’abaissement des prévisions de croissance pour l’année en cours.
Prévision de croissance pour l’année en cours divisée par deux
L’Allemagne s’oriente doucement vers une grande coalition entre la CDU d’Angela Merkel et le parti social démocrate (le SPD). Pourtant, avant même de connaître les orientations économiques du futur gouvernement, les principaux organismes de conjoncture économique (Ifo à Munich, DIW à Berlin, RWI Essen, IWH à Halle) ont abaissé leur prévision de croissance pour l’année en cours.
La croissance devrait atteindre 0,4 % du produit intérieur brut, contre 0,8 % initialement prévu. Un niveau modeste mais qui devrait malgré tout permettre la création de 235 000 emplois.
Des perspectives plus que positives pour 2014
La première économie européenne devrait profiter d’une croissance vigoureuse en 2014, d’après les prévisions des quatre instituts économiques. Le PIB devrait en effet croître de 1,8 %, même si les prévisions initiales laissaient espérer 1,9 %.
Ce niveau de croissance devrait permettre à l’Allemagne de baisser son niveau de chômage de 6,9 % de la population active en 2013 à 6,8 %, avec la création de 260 000 emplois. Le risque de dérapage inflationniste peut également être écarté. Les prix devrait croître au rythme modéré de 1,9 % (contre 1,8 % en 2013).
Cette année, les finances publiques pourraient être en excédent de 0,1 %, puis 0,3 % en 2014. La trajectoire de l’économie allemande pourrait même amener les comptes publics du pays vers un excédent de 1,5 % en 2018, ce qui représenterait tout de même 53 milliards d’euros !
Compte tenu des bonnes rentrées fiscales prévues, le pays peut se payer le luxe de ne pas augmenter les impôts. Les représentants du SPD ont tout de même fait savoir leur désaccord avec ces prévisions jugées trop optimistes. Selon eux, une augmentation des impôts des ménages les plus aisés est indispensable pour que le pays poursuive son développement sans nuire à l’équilibre des comptes publics.
Le niveau d’endettement de l’Allemagne est pourtant bien moins inquiétant que ce que l’on connaît en France. La dette allemande devrait passer de 79,4 % à 75,1 % en 2014.
Recentrage du modèle allemand vers la demande intérieure
Même si l’Allemagne a bien mieux résisté à la crise que l’immense majorité de ses homologues européens, elle a tout de même été pénalisée par la baisse de la demande de la part des autres pays de la zone euro.
Le pays a fait l’effort de recentrer quelque peu son modèle vers la demande intérieure afin que son économie ne soit pas uniquement tirée par les exportations. Le communiqué précise en ce sens : « La consommation privée profite de perspectives d'emploi et de revenu favorables. » L’optimisme quant aux perspectives de croissance en 2014 est très largement lié à une anticipation d’une demande intérieure dynamique.
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