Le chiffre fait froid dans le dos... La zone euro serait-elle en passe de devenir le boulet de l'économie mondiale ? Les experts du Centre d'observation économique et de Recherche pour l'Expansion de l'économie et le Développement des Entreprises (COE-Rexecode) ont l'air de le prédire, comme le rapporte Time to sign off. D'après leurs estimations, sur la période 2012-2014, 99% de la croissance mondiale se fera en dehors de la zone euro. Et les trois-quarts se feront d'ailleurs en dehors des pays de l'OCDE (contre trois-cinquième sur la période 2002-2007).
Au mois d'août dernier déjà, l'agence de notation Moody's estimait sans ambages que la zone euro reste la plus grande menace pour l'activité économique mondiale. Même son de cloche du côté du FMI en octobre 2012, pour qui « la crise dans la zone euro constitue la plus grande menace pour l'économie mondiale ». Concrètement, l'activité économique risque d'y baisser cette année, pour la deuxième année consécutive : la Banque centrale européenne prévoit une contraction de 0,3% en moyenne dans la zone euro, au lieu d'une croissance de 0,5% attendue en septembre dernier.
La zone euro risque fort de ne pas pouvoir compter sur la France. Et pourquoi donc ? Car « ses moteurs internes sont à l'arrêt » estiment les experts. L'activité industrielle se contracte, la consommation et l'investissement en produits industriels reculent. Seules les exportations restent sur des niveaux élevés (+5% en 2012 par rapport à 2011, à 454 milliards d'euros). La Commission européenne est tout aussi pessimiste pour l'Hexagone : d'après ses prévisions 2013/2014, la France est « handicapée par un déficit structurel de compétitivité qui ne peut être vaincu à court terme ». Vu la détérioration des marges des entreprises et de l'atonie de la demande, la reprise de l'investissement ne se ferait pas avant 2014, le chômage devrait progresser encore pour atteindre 11% de la population active en 2014 et la dette publique atteindrait 95% du PIB en 2014.
D'après le Fonds Monétaire international (FMI), la hausse du PIB mondial sera de 3,3 % en 2013. Malgré un ralentissement attendu en Chine, en Inde et au Brésil, la croissance des pays émergents devrait rester forte ces prochaines années. La roue tourne : à eux de jouer les moteurs maintenant...