Et si la reprise était proche ? C’est du moins ce que laissent présager les derniers chiffres fournis par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Après avoir stagné en 2012, le produit intérieur brut français devrait croître en 2013. La croissance ne devrait cependant pas dépasser les 0,2 %, encore largement insuffisant pour relancer un marché de travail atone.
La légère embellie de l’économie française semble se confirmer et la reprise enfin se profiler. Le rebond surprise de la croissance au deuxième trimestre n’était peut être pas uniquement à mettre en lien avec des paramètres conjoncturels, mais bien significatif quant à la légère amélioration de la situation. Dans son « rapport » publié jeudi 3 octobre, l’Insee confirme cette tendance : « En France, l'éclaircie du deuxième trimestre se confirmerait au second semestre. »
Croissance en perspective pour 2013
Le rebond de 0,5 % de la croissance française au deuxième trimestre a été confirmé. Et si, d’après les analystes de l’Insee, le troisième trimestre a été marqué par d’une croissance nulle, les trois derniers mois de l’année devraient enregistrer une hausse du PIB de 0,4 %.
Au final d'après l'Insee, sur l’ensemble de l’année, la croissance devrait atteindre 0,2 % du produit intérieur brut. Ce chiffre de 0,2 % est donc supérieur au 0,1 % prévu initialement par le gouvernement, un écart qui traduit pour l’Institut « une nette accélération au cours de l'année 2013. » Pour rappel, en 2012, la croissance économique avait été nulle.
Information significative, au quatrième trimestre, le PIB en volume devrait retrouver son niveau d’avant crise, celui du premier trimestre de l’année 2008. Parmi les grands pays européens, seule l'Allemagne est déjà parvenue à gommer une partie des stigmates de la crise pour retrouver son PIB d'avant crise.
Mais comme le souligne Cédric Audenis, chef du département de la Conjoncture de l'Insee, cela ne signifie pas nécessairement que la France connaîtra une croissance rapide dans les prochaines années : « Nous sommes dans une reprise un peu particulière, avec des facteurs de déséquilibre qui persistent. La France n'enchaînera pas les 0,4 % de croissance par trimestre pendant trois ans. » Il a d'ailleurs ajouté en ce sens que les perspectives pour 2014 restaient « incertaines.»
Le problème de l’emploi se pose toujours, tout comme celui de l’investissement
La demande intérieure reste malgré tout extrêmement faible et les entreprises en sont bien conscientes. Elles se montrent naturellement très prudentes dans leurs recrutements et leurs investissements. Avec la nécessaire réduction du déficit, elles savent qu’il ne faudra pas compter sur l’Etat pour réinjecter massivement du pouvoir d’achat et stimuler la demande. L’Institut souligne tout de même une amélioration du climat des affaires et du moral des ménages.
Il faudra donc analyser attentivement la demande venant de l’extérieur, car elle aura un impact déterminant sur la capacité de la reprise économique à se maintenir.
L’Insee souligne que si les entreprises exportatrices françaises sont pénalisées par le renforcement de l’euro, elles devraient toutefois continuer à bénéficier d’une demande extérieure forte.
La situation de l’emploi reste préoccupante, la croissance n’est à l’heure actuelle pas suffisamment dynamique pour que le marché du travail reparte réellement. La situation devrait malgré tout se maintenir sur ce point, selon l’Insee, sous l’effet notamment des emplois d’avenir, dont le nombre de contrats signés devrait, sur la deuxième partie de l’année, dépasser sensiblement le chiffre de 21 500 des six premiers mois.
Aucune baisse du chômage n’est donc anticipée pour l’année en cours. Il devrait simplement se stabiliser sur les trois derniers mois de l’année à un niveau proche de celui du troisième trimestre, à savoir 11 % de la population active.
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