La France humiliée, la France ruinée, et la France bientôt sanctionnée

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Par Charles Sannat Publié le 6 mars 2014 à 13h30

Nous avons tous en mémoire les célèbres paroles du Général de Gaulle lors de la libération de Paris. « Paris, Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré !… »

Aujourd’hui, nous ne parlons plus de la libération de notre capitale mais nous nous rapprochons plus vraisemblablement de son occupation par les membres de la troïka si tant est qu’ils se déplacent dans la mesure où le cas de notre pays risque de dépasser toutes les capacités financières des organismes internationaux. On peut néanmoins penser que les vautours ne manqueront pas autour du cadavre encore fumant de ce qui fut jadis une grande nation, un grand pays, désormais en voie de sous-développement par la faute d’élites au bilan calamiteux ces 40 dernières années.

Oui, mes chers camarades, notre pays risque de connaître l’humiliation, le dépeçage, la ruine. La Commission européenne vient de tirer le premier coup de canon aujourd’hui.

Mon ami Pierrot va pouvoir se rouler par terre, afficher son plus beau sourire « Colgate » aux dents blanches aux JT, « rassurer » les Français, nous dire que nous n’avons aucun problème, que nos banques n’ont aucun problème, que notre économie n’a aucun problème, que notre trajectoire c’est ça l’important et que notre trajectoire est bonne, il pourra tenter de nous expliquer que la Commission n’a pas pris en compte les effets du pacte de compétitivité… Et pour cause, ce pacte, comme toute l’action de ce gouvernement depuis ses premiers pas, est une vaste bouffonnerie économique mâtinée d’une immense fumisterie, nous vivons une humiliation.

Cette humiliation n’est pas celle d’un président de la République, aussi légitime que l’ex-président ukrainien si l’on en croit les derniers sondages, et lorsque les choses s’aggraveront, et elles s’aggraveront, il connaîtra exactement le même sort que son collègue d’Ukraine, à une différence près… la Russie ne lui donnera pas l’asile.

Cette humiliation n’est pas celle d’un ministre de l’Économie, aussi mauvais fut-il, aussi calamiteux que soit son bilan, sans oublier l’agacement que provoque son « optimisme » affiché en tête de gondole de benêt béat.

Cette humiliation n’est pas celle d’un parti socialiste ou pas. À ce propos, je vous conseille d’écouter les enregistrements de Sarkozy par son conseiller… Amour du fric, intérêt personnel, volonté d’enrichissement… c’est donc ces gens-là qui nous gouvernent ? Ils sont indignes de cet honneur.

Cette humiliation c’est la nôtre, une humiliation collective

La Commission européenne place la France sous surveillance renforcée et des sanctions financières qui n’arrangeront rien seront proposées par cette même Commission dès le mois de juin 2014.

Soyons objectifs. Les sanctions qui seront votées à notre égard par l’Europe non seulement n’arrangeront rien, mais surtout n’aboutiront qu’à faire empirer les choses puisqu’il faudra payer ces amendes avec de l’argent que nous n’avons toujours pas.

Cette humiliation collective qui arrive est le fruit d’une quarantaine d’années de lâchetés collectives, de gabegie généralisée, de faiblesse, de mollesse, de manque de courage aussi bien social que politique. Cette humiliation n’est pas que le résultat d’un début de quinquennat « hollandouillesque » déplorable. Elle en est l’aboutissement.

Hollande et son action atteignent simplement les sommets de l’incompétence, une incompétence largement semée ces quatre dernières décennies. Ni la droite quand elle était aux affaires, ni la gauche n’ont su mettre notre pays dans la bonne direction.

Aucun de ces partis n’a su, ou n’a voulu, avoir confiance en la France, dans son destin et dans son peuple. Aucun n’a voulu faire œuvre de pédagogie. Aucun n’a voulu définir une stratégie et un projet pour notre pays.


Le prix de la forfaiture

Nos élites peu brillantes au royaume des lumières désormais éteintes ont préféré nous vendre à l’Europe, à Bruxelles. Ils nous ont forcé la main malgré notre refus démocratique (mais la démocratie ne compte qu’en Ukraine, chez les autres, pas ici) exprimé lors du référendum sur le projet de constitution européenne. Le peuple de France, dans sa grande sagesse, l’a refusé.

L’Europe et l’euro, une monnaie économiquement allemande appliquée à une majorité d’économies fondamentalement latines, poursuivront leur lent travail de destruction systématique de notre pays et de son tissu d’entreprises. La mondialisation et les délocalisations finiront cet ouvrage de démontage de notre pays.

Les conséquences d’une telle politique étaient non seulement prévisibles mais vous pouvez en voir les ravages de vos propres yeux.

La Suisse, certes un petit pays, connaît presque le plein emploi. La Suisse dispose d’une industrie financière puissante mais aussi d’une industrie tout court. La Suisse n’est pas dans l’Europe, la Suisse n’est pas ouverte à tout vent, la Suisse maintient ses frontières. Est-ce donc si difficile de comprendre ces choses là ?

Bien sûr que non !

Encore une fois, il faut définir une stratégie et un projet pour notre pays

Ce n’est pas avec encore plus de libre-échange avec des pays où les salaires sont dix fois inférieurs aux nôtres que nous nous en sortirons.

Ce n’est pas avec encore plus d’Europe libérale, libre-échangiste et mondialiste que nous nous en sortirons.

Ce n’est pas en mutualisant nos dettes que nous nous en sortirons et de surcroît nos dettes sont les nôtres et celles de nos voisins les leurs… à chacun ses problèmes, et je refuse de payer toujours plus pour maintenir dans la misère et dans une forme d’esclavagisme moderne des peuples entiers comme nos amis grecs, chypriotes ou espagnols et portugais.

Ce n’est pas avec encore plus d’euro allemand que les économies latines retrouveront de l’air.

Nous avons besoin d’un projet national de redressement (j’avais écrit un papier à ce sujet il y a quelques mois). La conséquence de ce projet sera vraisemblablement de sortir de l’euro et de certains accords européens qui minent notre souveraineté.

Nous devons régler nos problèmes nous-mêmes, car ils sont les nôtres.

Cette humiliation devrait faire réfléchir chaque citoyen

Nous allons être mis à l’amende par l’Europe, sous tutelle de la Commission européenne. Hollande le couard pourra dire « c’est pas ma faute, c’est la faute à l’Europe » pour nous faire passer sous les fourches caudines d’une Commission vendue à des intérêts financiers internationaux. Le dernier gouverneur de la France est un homme profondément sympathique et un dirigeant tout aussi pathétique. Il sera notre fossoyeur et ne l’a pas encore compris.

Notre pays sera humilié mais, plus grave, il sera dépecé. Au bout du compte, il ne nous restera plus rien à part un tas de dettes immenses que nous serons incapables de payer.

Le salut viendra du peuple et par le peuple. Alors nous pourrons dire lorsque nous en aurons finis avec des élites aux compétences déliquescentes, la France humiliée ! La France sanctionnée ! La France ruinée ! Mais la France redressée !

Face à cette situation dramatique et afin de ne pas être taxé d’incitation à je-ne-sais-quoi, j’ai envie de conclure par un simple :

Aux Larmes Citoyens.

Restez à l’écoute.

À demain… si vous le voulez bien !!

Au coffre Le Contrarien Charles Sannat

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.