Les PIGS sont loin d’être sortis d’affaire

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Par Modifié le 3 décembre 2012 à 5h52

Pour le Portugal, l’Italie, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne, le redressement de la situation économique s’annonce encore long et douloureux.

Les "mauvais élèves" de l'Union européenne sont loin d'en avoir fini avec la crise. Pour les quatre experts, invités à s'exprimer sur les écarts de compétitivité en Europe lors des Journées de l'Economie de Lyon le mois dernier, le redressement de l'Irlande, de la Grèce, de l'Italie, de l'Espagne et du Portugal sera long.

Pour André Sapir, professeur d'économie à l’Université libre de Bruxelles, l'amélioration des balances commerciales des pays du sud de l'Europe "ne va pas dans le bon sens". Il serait préférable qu'elle passe par une hausse des exportations, plutôt que par une baisse des importations. Or "si les comptes de l’Italie sont excédentaires (4,5 milliards d'euros en juillet 2012, selon l'Istat - NDLR), c’est uniquement du fait de la récession, explique-t-il. Les ménages consomment moins et les importations baissent en conséquence".

Peut-on inverser la tendance ? Pour André Sapir, "il faudrait que les pays qui ont des marges de manœuvre, comme l’Allemagne, consomment les biens produits par les pays du Sud. Mais l’Europe n’a pas les instruments nécessaires pour mettre en place une telle politique vertueuse." Seul remède : le temps. "Ces pays vont sortir de la crise, annonce le chercheur, mais l’ajustement va être pénible".

Les conclusions de son voisin de table, Klaus Zimmerman, professeur d'économie à l'Université de Bonn, n'étaient pas plus réjouissantes. Pas de secret. Pour sortir de la crise, les pays du sud de l'Europe doivent faire leur "homework" (leurs devoirs). "C'est ce qu'a fait l'Allemagne pendant deux décennies après sa réunification", a-t-il rappelé. C'est pour cela qu'elle est aussi compétitive aujourd’hui. Les PIGS vont donc devoir travailler dur : "passer à des semaines de 41 heures de travail, puis 49 heures, et reculer l’âge de départ à la retraite à 70 ans".

Seule touche plus optimiste - et plus solidaire - celle apportée par Claire Waysand, directrice générale adjointe du Trésor et chef économiste du ministère de l'Economie et des Finances. Un "soutien international" est nécessaire pour sortir les PIGS de la crise. Il passerait par l'aboutissement du processus de supervision bancaire, par davantage d’intégration budgétaire et par une politique sociale européenne.

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Mais là encore, le chemin risque d'être long.

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