La situation économique s’améliore en zone euro, mais des risques persistent (Espagne, Portugal) et il paraît trop tôt pour parler de politique de relance ou de politique de sortie de crise. Le rythme de contraction de l’activité en zone euro se ralentit, et le message de Mario Draghi renforce cette idée que le contrôle des prix reste une priorité. Aussi, les risques sont aujourd’hui centrés sur la situation espagnole.
Les marchés financiers sont aujourd’hui inquiets de la situation ibérique après la divulgation des détails du budget 2012 et les déceptions des chiffres du déficit en 2011. Évidemment, la réponse d’austérité qui s'en est suivie est à double tranchant. D’un coté elle permet d’atteindre les objectifs de déficit public mais d’un autre coté, elle peut, avec le risque de contraction de l’activité entraîner un nouveau dérapage des finances publiques. Enfin les marchés s’inquiètent des marges de manœuvre du gouvernement pour essayer de faire baisser les dépenses de santé qui sont aux mains des 17 régions autonomes. Car le Gouvernement espagnol est maintenant lancé dans une course poursuite pour essayer de résorber son endettement.
Baisse des salaires, coupes dans la fonction publique, hausse des impôts, coupes dans l’éducation, coupes dans la santé, il y a des territoires de cette planète où il fait meilleur vivre. Mais peut-on faire autrement compte tenu des montants de dette engagés ? En fait, il n’y a pas d’autres solutions.
Bien sûr comme un peu partout finalement, l’assainissement durable des finances publiques espagnoles passe par une redéfinition du modèle de croissance. A cela il faut préciser qu’un certain nombre de mesures devraient être votées rapidement.
D’abord, l'assainissement du secteur bancaire avant que le Portugal, principal emprunteur, ne fasse défaut. Ensuite, la création - en l’absence de réelles marges de manœuvre de la politique publique - d'un choc d’offre pour faire baisser les prix et augmenter la production des entreprises. Pour cela deux canaux : augmenter les taux de marge des entreprises, la production et les salaires en même temps.
Puis enfin, pour limiter les risques inflationnistes sans faire augmenter le chômage, la restriction de la négociation salariale avec les syndicats, et une remise à plat du code du travail pour lui apporter plus de flexibilité. Enfin, les politiques monétaires de la BCE doivent aider la situation espagnole, par le biais d'une politique monétaire certes laxiste, mais non annoncée pour éviter que les anticipations inflationnistes ne dérapent en une spirale infernale.
Enfin priorité à l'éducation, la recherche et développement, la réforme globale des institutions et le progrès technique. Sinon, gare à la chute…