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Pourquoi?
Parce qu’il faut d’abord comprendre les causes et les origines de la crise que nous affrontons. J’en ai déjà parlé. Mais je ne m’en lasse pas….
1/ Une crise liée à la démassification, qui est un terme inventé par Guy Sorman dans son ouvrage « la Solution libérale » en 1984, me semble-t-il. En résumé, c’est le passage d’une économie de production de masse nécessitant une masse de travailleurs à une économie de production de masse mais avec des masses en moins d’ouvriers grâce aux progrès technologiques comme l’informatique et la robotique (dont il faut vraiment que je vous parle).
2/ Le monde d’avant 1989 est un monde coupé en deux. D’un côté les gentils, les bleus, les pays membres de l’OTAN, c’est-à-dire nous. De l’autre les rouges, le pacte de Varsovie, les communistes, c’est-à-dire les méchants.
En 1989, l’histoire se « termine bien », le mur de Berlin s’effondre… Les « gentils » gagnent à la fin, les méchants perdent. Youpi tralala on est les meilleurs, on est les plus forts !
C’est à partir de ce point de rupture géopolitique historique que le monde va basculer vers le phénomène de globalisation/mondialisation/délocalisations qui va conduire à un processus d’autodestruction complet des capacités de production au sens large occidentales. Pression à la baisse sur les salaires, augmentation du chômage et paupérisation.
3/ Cette nouvelle pauvreté sera masquée pendant presque 10 ans par une décennie de taux d’intérêt très bas. En 2000 la bulle Internet explose (pour les plus jeunes qui n’ont pas connu cette époque, pensez à acheter un peu de Facebook. Vous devriez rapidement comprendre et saisir le concept).
Alan Greespan, alors Gouverneur de la FED, baisse les taux de façon importante. En 2001, quelques fous « pilotant » des avions détournés avec des cutters, dont on retrouvera les passeports en parfait état en haut de la masse de décombres des Twins Towers, vont créer un choc économique épouvantable. Le monde des affaires s’arrête. Rien. Plus rien…
Alan Greenspan toujours, l’homme qui aimait à dire que si « vous aviez compris ce qu’il voulait dire c’est qu’il s’était mal exprimé », baisse massivement les taux d’intérêt qui tendent vers 0.
Il s’ensuivra une sublime bulle d’endettement généralisée et globalisée à l’image de la mondialisation en cours. Rajouter à cela une loi américaine sur l’égalité de l’accès du financement entre les communautés (en gros il fallait prêter autant aux « noirs » qu’aux « blancs ») et vous obtenez les subprimes. Saupoudrez d’ingénierie financière « créative » et vous obtenez la crise financière de 2007. Début de la fin et d’une longue descente aux enfers.
Car si ces trois points permettent de comprendre les causes de la crise, ils ne permettent pas de cerner sa gravité et sa complexité. A ces trois éléments, s’ajoute une conjonction d’éléments rendant cette crise plurifactorielle mais que l’on peut résumer par l’idée suivante: une croissance infinie dans un monde fini est une aberration intellectuelle. C’est de là que découle les crises:
- énergétiques
- alimentaires
- de matières premières
- environnementales... Etc., etc.
C’est cela qu’il faut bien comprendre pour aller au-delà des agitations inutiles et vaines de nos autorités et de nos politiques court-termistes. Voilà les véritables enjeux qui expliquent la crise que nous traversons. La crise est un moment paroxystique de rupture d’équilibre. Sortir d’une crise, c’est retrouver un nouvel équilibre qui peut être radicalement différent de la situation « ante ». C’est sans doute pour cela que le (toujours, puisqu’il est sortant mais que personne n’est d’accord en Europe sur le nom de son remplaçant) Président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a déclaré en 2011 il y a plus d’un an que:
« Quand cela devient sérieux, il faut mentir ». C’est pour cela que les peuples que nous sommes seront tenus dans l’ignorance, car les changements qui viennent seront colossaux et que l’avenir et vertigineux.
Je vous dis à très bientôt en septembre et peut-être avant si, par exemple, le 15 août la zone euro devait exploser, pardon être reconfigurée (ce sera un terme plus vendeur). A ceux qui rentrent, bon retour. A ceux qui partent, profitez bien de vos vacances.