L’Europe aura aussi sa cérémonie…de fermeture (1/2)

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Par Charles Sannat Modifié le 27 juillet 2012 à 13h07

Santander - Les profits amputés par les dépréciations au S1 :

La première banque d’Espagne, et l’une des plus grosses banques européennes a annoncé jeudi une chute de 51 % de son bénéfice net semestriel, conséquence de nouvelles dépréciation d’actifs immobiliers…

La banque Santander précise que le bénéfice net hors provisions, lui, atteint 3,0 milliards d’euros.

Mais tenez-vous bien, Santander figure toutefois avec BBVA BBVA.MC et CaixaBank et CABK.MC parmi les seuls établissements bancaires espagnols n’ayant pas besoin d’une injection de capital même dans un scénario de stress, selon les conclusions d’audits indépendants réalisés à la demande du gouvernement.

Et enfin la déclaration pour la touche finale du Président de Santander: « Les provisions que nous réalisons nous permettront d’avoir surmonté cette question des dépréciations d’actifs immobiliers d’ici la fin de l’année ».

Pour résumer la situation de la banque Santander, tout va très bien, tout va très bien. C’est les stress tests « indépendants » qui le disent… Alors vous seriez bien bête de ne pas le croire. Allez acheter quelques actions de la Santander sur repli… ou pas!

Athènes quasi condamnée à sortir de l’euro sous 18 mois – Citi :

Pour eux les choses sont devenues simples. La probabilité d’une sortie de la Grèce de la zone euro sous 12 à 18 mois est désormais de 90 %, estime Citi dans une étude pour qui cette éventualité devrait se matérialiser dans les deux à trois prochains trimestres.

Pour la banque américaine il faut aussi s’attendre à ce que l’Italie et l’Espagne demandent l’aide financière de l’Union européenne et au FMI. Les experts de Citibank restent pessimistes sur l’euro, avec vraisemblablement une combinaison de sortie de l’euro pour certains pays, une restructuration des dettes souveraines pour d’autres, sans pour autant voir d’avancées majeures dans l’intégration budgétaire.

En clair est c’est cohérent, si on n’envisage après 9 plans d’aides à la Grèce que ce pays sortent de l’euro, cela revient de facto à dire que l’Europe n’a pas été capable de sauver ce tout petit pays. Il est donc illusoire d’imaginer être capable de sauver l’Espagne et a fortiori l’Italie. Au revoir l’Euro, on t’aimait bien… en fait non. Mais l’idée était belle.

Violemment rattrapé par la morosité, Siemens annonce une restructuration

Mais heureusement le modèle allemand résiste, c’est super l’Allemagne, on devrait tous être allemand… mais non je plaisante, ils s’effondrent eux aussi, et on fera tout de toute façon pour les amener avec nous dans le précipice. C’est beau l’amitié Franco-allemande.

Et oui, le géant industriel Siemens a reconnu jeudi être rattrapé violemment par la crise européenne et mondiale, et annoncé un plan de restructuration tout en restant évasif sur les conséquences sociales.

Le Groupe de Munich a donc fait un « profit warning » et a annoncé dans un communiqué « qu’il est devenu beaucoup trop ambitieux d’atteindre la prévision d’un bénéfice d’exploitation de 5,2 à 5,4 milliards d’euros pour tout l’exercice ».

Il y a trois mois d’ailleurs, Siemens avait déjà dû revoir une première fois en baisse et objectif, initialement fixé à 6 milliards d’euros.

Pour le patron du groupe Peter Löscher « Iil y a une réticence de plus en plus grande à investir chez nos clients », et « nous n’espérons plus de reprise au deuxième semestre de 2012, au contraire nous voyons un net affaiblissement conjoncturel ».

Vive le modèle allemand. Au fait, l’Allemagne c’est un peu comme la Chine, un exportateur. Quand tous les clients d’un commerçant sont au chômage, le commerçant fini par fermer boutique. Au revoir l’Allemagne, qui reste avant tout un modèle économique mercantiliste, avec une précarité très grande, des länders (régions) en faillite, et l’absence de salaire minimum dans de très nombreux secteurs.

Les notes de 17 banques allemandes menacées par Moody’s

L’Allemagne, notre amie de toujours dont le modèle économique devrait être copié sans hésiter une seule seconde (enfin moins depuis que l’on est passé des mains invisibles de Sarkozy, au Politburo d’Hollande bénit-soit le nouveau Président, je rappelle qu’il faut fayoter lors de l’arrivée d’une nouvelle équipe) et bien dans la foulée de l’abaissement par Moody’s de la perspective de la note allemande, l’agence de notation a fait de même pour 17 banques du pays et leur filiales.

Le plus cocasse dans l’histoire c’est que peu après la menace de Moody’s sur la note allemande, le gouvernement germanique avait réagli en assurant que l’Allemagne continuerait d’être une « ancre de stabilité » pour la zone euro.

Réponse de l’agence de notation à cette déclaration?

L’abaissement immédiat du "e" du Fonds de secours européen, le FESF, dont l’Allemagne est le premier contributeur!! Le message est clair. Si vous ne coupez pas la corde, les autres membres de la cordées vous entraineront dans le précipice.

Lorsque l’on vous dit que c’est l’histoire de pays surendéttés, qui devront trouver de l’argent qu’ils n’ont pas et que personne ne voudra leur préter, pour tenter d’aller sauver des pays carrément en failitte, nous avons raison. Et cela ne pourra pas fonctionner. Cela ne marche pas avec la Grèce, donc encore moins avec des pays plus gros.

Heureusement Super Mario est là.

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.