Crimée : la Russie gagne sur le terrain mais pleure sur les marchés

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Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 4 mars 2014 à 10h06

Moscou n’a pas peur des menaces de sanctions économiques américaines. C’est ce qu’un conseiller de Vladimir Poutine a fait savoir par le biais de l’agence russe Ria Novosti : « Nous trouverons un moyen non seulement de réduire notre dépendance financière des Etats-Unis, mais nous tirerons de ces sanctions un gros profit ». Et d’ajouter « les tentatives de prendre des sanctions contre la Russie méneront au krach du système financier américain et à la fin de la domination des Etats-Unis dans le système financier mondial ».

Faut-il y croire ? Bien plus qu’une partie de Risk, aux règles somme toutes basiques, c’est une partie de Monopoly menteur qui se joue actuellement en Crimée et autour. Tout le monde tient tout le monde par la barbichette, jugez un peu :

- La Russie fournit 30 % du gaz consommé en Europe entend-on régulièrement. Et ce depuis belle lurette. En pleine guerre froide, au plus fort des tensions, le gaz soviétique coulait (il est liquide) à flots en Europe. Impossible de se priver des devises européennes, ou plutôt, des paiements en dollars. Poutine couperait ? Allez-y ! En fait d’Europe, ce sont essentiellement les pays d’Europe de l’Est, anciens satellites de Moscou, qui en consomment le plus. Et tiens, curieusement, ce sont les plus en pointe contre Moscou justement. Même pas peur. Moscou a besoin de vendre du gaz et du pétrole, car son économie en dépend cruellement .L’Allemagne dépend à 25 % du gaz russe ? Mais elle est aussi le troisième partenaire économique du pays, absorbant 8,7 % de ses exportations. Et comme l’hiver a été doux, ses réserves de gaz sont gonflées à bloc. La France n’importe que 6 % de gaz russe et a aussi plusieurs mois de réserves de gaz devant elle. Les cours du gaz ont frémi hier : mais à la sortie de l’hiver, rien de bien grave. L’arme du gaz ou du pétrole n’en est pas une.

- Les américains vont payer ? Pour le coup, le poids des échanges bilatéraux russo-américains sont infimes. Les Etats-Unis décréteraient-ils un boycott des produits russes...

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).