Q1 : Dans les mois qui viennent, avez-vous l’intention de souscrire un crédit à la consommation ?
• Sous total « oui » : 8 %
• Sous total « non » : 92 %
Cette semaine la Banque de France a annoncé que les Français avaient de plus en plus recours aux crédits à la consommation, y voyant là un signe encourageant pour la reprise économique. En effet, le recours à ce type de crédit montre une volonté des emprunteurs de consommer, ce qui est la démonstration d’une confiance affichée dans l’avenir, sous tendue par le maintien de revenus suffisants pour rembourser ledit crédit.
La multiplication des recours à ce type de crédit est donc généralement un indicateur positif de la confiance retrouvée dans l’économie, confiance qui est l’élément psychologique déterminant pour la consommation des ménages qui est un des moteurs de la croissance économique. En résumé, la Banque de France donnait, chiffres à l’appui des éléments positifs sur la mise en œuvre d’un cercle vertueux économique indiquant une reprise de l’économie. Le sondage de cette semaine montre qu’il convient de tempérer les élans optimistes de la Banque de France. En effet, 92% des Français interrogés annoncent ne pas souhaiter avoir recours à de tels crédits.
Ce chiffre en communication montre que le sentiment des Français sur un retour d’un climat de confiance dans la croissance économique est plutôt morose.
Une fois de plus, il est absolument nécessaire que l’exécutif soit en mesure d’annoncer un florilège de bonnes nouvelles sur le plan social et économique pour que les Français retrouvent confiance dans l’économie qui est, une fois de plus, un des éléments essentiels dans le développement économique.
Q2 : Pensez-vous que si la Grande-Bretagne quittait l’Union européenne, cela aurait des effets positifs, des effets négatifs ou pas d’effet sur la situation économique de la France ?
• Des effets positifs : 12 %
• Des effets négatifs : 41 %
• Pas d’effet : 47 %
Le 23 juin prochain les sujets de sa Très Gracieuse Majesté auront à se décider par référendum pour le maintien ou non de la Grande-Bretagne dans l’Union européenne. Ce référendum avait été promis par le Premier ministre David Cameron lors des dernières élections législatives qu’il avait finalement (et haut la main) remportées.
A quelques jours de l’échéance, le sondage de cette semaine montre que les Français sont très éloignés des inquiétudes exprimées par les politiques britanniques qui souhaitent éviter le « Brexit ». En effet, 47% des Français interrogés considèrent qu’une telle sortie n’aurait pas d’effet négatif sur l’économie Française (41% considérant que cela aurait des effets négatifs et 12% des effets positifs).
En communication, ces résultats impliquent deux commentaires :
D’abord, que la communication des actuels dirigeants de l’Union européenne, garants de l’unité des institutions européennes ne fonctionne pas. Leurs actions de communication pédagogiques sur les conséquences économiques de la sortie d’un Etat-membre de l’Union ne sont pas parvenues à dépasser le bruit de fond médiatique récemment saturé en France par les sujets sociaux et météorologiques.
De la même façon, l’immixtion dans le débat politique sur le référendum, de sujets « britannico-britanniques », parfaitement éloignés de la question initiale, a brouillé les messages de communication des défenseurs du maintien dans l’Union européenne. Ces sujets annexes ont d’ailleurs petit à petit déplacé la question du référendum vers une question de pure politique intérieure « pour ou contre la politique du parti conservateur ». Cette situation rend d’ailleurs le résultat du référendum particulièrement incertain avant le jour du vote.
Le second commentaire concerne la France. En effet, la possibilité d’une sortie sans conséquences économiques d’un Etat-membre de l’Union européenne redonne crédit aux partis situés aux extrémités de l’échiquier politique qui font de la sortie de la France de l’Union européenne un élément récurrent de leurs programmes.
Les résultats de ce sondage montrent que cette éventualité progresse dans les esprits et que le désastre économique annoncé par les européistes convaincus n’est plus un argument qui porte. En tout cas, cette éventualité ne fait manifestement plus peur…
Pour finir et pour légèrement tempérer ce résultat, il convient de rappeler qu’il est en conformité avec la position traditionnelle, ultra pragmatique, de la Grande Bretagne vis à vis de l’Union européenne. Les premiers ministres qui se sont succédés depuis la fin des années 60 à la tête de la Grande-Bretagne ont toujours gardé une forme d’indépendance vis à vis de l’Union Européenne : Une position intermédiaire, un pied dedans, un pied dehors ; un oeil sur Bruxelles, l’autre sur Washington… de nature à ne troubler ni les eurosceptiques, ni les américains tout en ménageant les Etats membres de l’Union européenne.