Un élu à la Chambre des représentants a présenté une proposition de loi visant à archiver toutes les publications de Donald Trump sur les réseaux sociaux, même si elles ont été supprimées. Une mesure destinée à garder une trace des communications du président, notamment celles qui concernent les politiques publiques.
Une proposition de loi pour archiver toutes les publications de Trump
Jamais un responsable politique n’avait autant tweeté, et de façon aussi impulsive, que Donald Trump. Ce constat a poussé un élu américain à la Chambre des représentants, Mike Quigley, à présenter ce lundi 12 juin 2017 une proposition de loi, le « COVFEFE Act » (Communications Over Various Feeds Electronically for Engagement). Du nom d’une expression déconcertante utilisée par Donald Trump dans un de ses tweets les plus célèbres, cette proposition de loi vise à ce que tous les écrits du président américain, y compris ses publications sur les réseaux sociaux, soient archivés. Pour rappel, le terme « covfefe » avait été employé par Donald Trump dans un tweet du 31 mai 2017 « despite the constant negative press covfefe » (malgré la constante covfefe médiatique) : s’il s’agissait probablement d’une erreur de frappe, le président américain ayant certainement voulu écrire « coverage » (couverture), l’emploi de ce mot mystérieux avait à l’époque beaucoup fait réagir.
Cette proposition de loi a encore un long chemin à faire avant d’entrer en vigueur, mais si elle était adoptée, tous les tweets rédigés depuis le compte officiel du président @POTUS et depuis son compte personnel @realDonaldTrump, les messages directs et les posts Facebook devraient être stockés dans l’archive présidentielle et cela même s’ils ont été supprimés.
D’après un recensement fait par l’organisme ProPublica, davantage de tweets ont été supprimés sur le compte @realDonaldTrump que sur les comptes officiels du gouvernement : sept suppressions depuis le mois de mai 2017 et 18 depuis l’inauguration. Ces suppressions incluent des tweets comportant des fautes de frappe (comme le fameux « covfefe ») mais aussi des déclarations politiques significatives, notamment un tweet dans lequel le président semblait demander une assignation contre l’ancien Procureur, Sally Yates. En théorie, les tweets supprimés sont conservés, conformément à un accord informel conclu entre la Maison Blanche et les Archives nationales. Mais il ne s’agit que d’un accord informel : si la Maison Blanche le violait, il n’est pas certain qu’il y aurait des conséquences légales.
Un usage inédit des réseaux sociaux
La conservation des publications du président américain sur les réseaux sociaux est considérée par certains comme une urgence tant l’usage inédit qu’a Donad Trump de Twitter permet de décrypter les motivations et les objectifs de son administration. Dans sa décision de justice, un tribunal américain s’est d’ailleurs récemment appuyé sur un tweet émis depuis le compte personnel du président. Dans ce tweet, Donald Trump indiquait que l’interdiction de voyager devait viser certains pays dangereux : la cour de justice a donc estimé qu’il s’agissait d’une preuve des intentions présidentielles. Et la Maison Blanche a confirmé que les tweets émis depuis ce compte devaient être considérés comme des déclarations officielles.
« Si le président a recours aux réseaux sociaux pour faire des déclarations soudaines de politique publique, nous devons nous assurer que ces déclarations sont recensées et préservées pour des références futures. Les tweets sont puissants, et le président doit être tenu responsable de chaque message qu’il poste » a déclaré Mike Quigley.