Embaucher un Suédois, un Belge ou un Danois coûte encore plus cher à une entreprise que recruter un Français, pas tellement parce que le salaire à lui verser est élevé mais parce que les cotisations sociales patronales sont lourdes ! Avec un coût du travail de 34,90 euros l'heure dans le secteur privé (et de 36,60 euros dans l'industrie), la France était en 2012 le quatrième pays le plus cher de l'Union européenne, loin derrière la Suède (41,90 euros), la Belgique (40,40 euros) et le Danemark (39,50 euros), d'après les calculs de Destatis, un Institut de statistiques allemand.
Reste que la France affiche un coût du travail 11% plus élevé que celui de l'Allemagne et que cela rend les produits « Made in France » plus chers à l'exportation que ceux de notre cousin germain par exemple, creusant ainsi d'année en année notre déficit commercial.
En moyenne, dans les vingt-sept pays de la zone euro, un travailleur coûte à son employeur 23 euros de l'heure. Evidemment, les pays de l'Est comme la Bulgarie, la Lituanie mais surtout la Bulgarie, où un salarié ne coûte que 3,70 euros de l'heure à son patron, font considérablement baisser la moyenne...
Heureusement pour notre compétitivité, le coût du travail augmente enfin moins vite en France qu'en Europe (+ 1,9% en 2012 par rapport à l'année précédente, contre +2,1% dans l'Union européenne et +2,8% en Allemagne !).
« Le coût du travail n'est pas le seul ni le principal problème qui explique la perte de compétitivité » de la France, assurait récemment le ministre de l'Économie, Pierre Moscovici. Soit. Mais une étude de COE-Rexecode montre justement qu'il constitue un facteur important de la chute de la compétitivité hexagonale.
D'après l'étude, le fameux « crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi » d'un montant de 20 milliards d'euros mis en place par François Hollande pour les entreprises devrait permettre de faire baisser le coût du travail de 2,7% en trois ans. Mieux que rien, même si on est loin de la baisse de 6% voulue par le gouvernement... !