Énergie : les coupures d’électricité sont quasiment inéluctables selon EDF

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 29 novembre 2022 à 9h13
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43 MILLIARDS €La dette d'EDF est d'environ 43 milliards d'euros.

Les Français, les entreprises, les collectivités… tous sont appelés à faire des économies d’énergie pour que l’hiver 2022-2023 se passe sans encombre et, surtout, sans coupures. Mais ça ne suffira pas, selon EDF : les délestages et pannes s’annoncent comme quasiment inéluctables. Le seul scénario dans lequel tout se déroulerait comme sur des roulettes est celui du pire : un hiver chaud…

EDF annonce qu’il n’y aura pas assez d’électricité cet hiver

La France pourrait bien connaître des coupures d’électricité, ne serait-ce que temporaires et localisées, durant la période hivernale 2022-2023. C’est EDF qui l’annonce, jeudi 13 octobre 2022, lors de son Conseil Social et Économique (CSE) : Philippe Page le Mérour, secrétaire du CSE d’EDF, estime que « les capacités d’effacement ne suffiront pas ». Comprenez : même avec des délestages ciblés, les coupures auront bien lieu.

Ce scénario du pire, avec des tensions majeures sur le réseau et la fourniture d’électricité, n’est pas une nouveauté. Mais jusqu’à présent, il n’était jugé probable qu’en cas d’hiver rigoureux, donc très froid, ce qui aurait amené à une surconsommation d’énergie. Or, ce n’est plus le cas : le scénario est étendu à l’ensemble des possibles scénarios de températures de l’hiver.

Seul l’hiver chaud peut éviter les coupures, mais le scénario est encore pire

« Si nous avons un hiver normalement froid, ou très froid, nous ne pourrons pas nous passer de délestage », a déclaré le secrétaire du CSE d’EDF lors de la réunion du jeudi 13 octobre 2022. Les délestages s’annoncent donc comme inéluctables en France, alors qu’EDF fait face à une grève au niveau de la maintenance de certains réacteurs. La CGT du secteur des mines et de l’énergie a en effet décidé de soutenir les grévistes des raffineries et dépôts de carburant.

Mais selon le syndicat, la grève en question ne conduirait pas à des problèmes de fourniture, ce qui laisse entendre que le risque de délestage est lié uniquement aux problèmes rencontrés sur l’ensemble du parc nucléaire français, dont la moitié des réacteurs est à l’arrêt.

Désormais, le seul scénario météorologique dans lequel des délestages et des coupures ne sont plus prévus est celui de l’hiver « chaud », avec des températures plus élevées que la normale. Un scénario encore pire que les deux autres, car il signifierait qu’après un été aux chaleurs historiques, le dérèglement climatique se poursuit.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio