SMIC : hausse minimale en janvier, nouveau calcul des augmentations légales en préparation

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 17 décembre 2012 à 7h57

Il faut dire ce qui est : avec 0,3 % de hausse du SMIC programmée pour janvier, les employeurs sont soulagés. Tous les patrons du monde, sauf les malhonnêtes (et ils peuvent être nombreux) sont normalement réjouis de pouvoir augmenter leurs employés. Mais dans le cas du SMIC, dont les augmentations sont fixées par décret, par le gouvernement, augmentations qui se répercutent ensuite souvent sur toute l'échelle des salaires, le "coup de pouce", quand il arrive, est souvent une mauvaise surprise pour les employeurs.

A son arrivée en juin, le gouvernement socialiste avait décidé d'un coup de pouce exceptionnel de 2 % pour le SMIC, appliqué dès juillet. Accepté sans broncher à l'époque par le patronat, il aurait eu beaucoup plus de mal à passer en janvier prochain, après toute la série de mesures de hausses d'impôts qui frappent les entreprises, et ce malgré le fameux CIC, Crédit Impôt Compétitivité inventé depuis, et qui doit rendre les 20 milliards d'impôts prélevés sur les entreprises en 2013 sur deux ou trois ans, et pas aux mêmes...

Reste que la règle de calcul de la hausse du SMIC souffrait d'un problème majeur : indexée betement sur l'inflation légale, elle ne permettait pas de faire profiter les salariés employés au SMIC (et tout ceux dont le salaire en est extrapolé) de la croissance, quand il y en a. Le gouvernement propose donc d'ajouter à l'augmentation légale la moitié du niveau de croissance annuel. Ainsi, pour 2013, les prévisions sont toujours fixées à 0,8% de croissance. Le SMIC bénéficierait donc en fin d'année d'un coup de pouce de 0,4% en plus de l'inflation.

Autre écueil du mode de calcul du SMIC, et du mode de calcul de l'inflation par l'INSEE d'ailleurs : le coût de la vie des foyers à revenus modestes est fortement impacté par la hausse des loyers et des charges d'habitation en général (chauffage, taxes diverses), qui ne se contentent pas d'augmenter au seul niveau de l'inflation, mais pèsent énormément dans les comptes familiaux... Dans ce cas, pas de miracle : soit il faut changer la formule de l'inflation, soit réussir à faire baisser ou contenir loyers, taxes d'habitation, et coût des énergies. Rien que ca !

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).