38% de la main-d’œuvre mondiale sont employés dans des secteurs qui font actuellement face à une baisse sévère de la production et à un risque élevé de déplacement des effectifs, met en garde l’Organisation internationale du travail (OIT).
195 millions d’équivalents temps plein en moins sur le deuxième trimestre 2020
Si la France a fait le choix d’un recours massif au chômage partiel (6,3 millions de salariés concernés au dernier décompte), tel n’est pas le cas partout. Dans le monde, 1,25 milliard de travailleurs risquent en théorie de perdre leur emploi à cause du coronavirus Covid-19, met en garde l’Organisation internationale du travail (OIT). Et pour cause : ces personnes travaillent dans les secteurs les plus impactés que sont le commerce de gros et de détail (14% de l’emploi total), l’industrie manufacturière (13,9%), les activités commerciales et administratives (4,7%) et l’hôtellerie et la restauration (4,3%).
Les pertes d’emploi réelles seront bien sûr de moindre ampleur, mais tout de même : 195 millions d’équivalents temps plein devraient disparaître au cours du deuxième trimestre 2020, estime l’OIT. Cela correspond à la perte de 6,7% du volume d’heures de travail habituel.
80% de la main-d’œuvre serait confinée dans le monde
Selon l’estimation de l’OIT, des mesures de confinement totales ou partielles touchent à présent près de 2,7 milliards de travailleurs, soit environ 81% de la main-d’œuvre mondiale. Ces mesures risquent d’avoir un impact particulièrement violent dans les pays émergents et les pays en développement, où l’économie informelle représente une part importante de l’emploi : 2 milliards de personnes environ sont concernés à travers le monde. En Inde, par exemple, 90% de la population sont concernés.
En Europe, 42% de la main d’œuvre travaillerait dans les secteurs à risque, un pourcentage plus élevé par rapport à la moyenne mondiale. En même temps, notre continent se distingue par un important taux de couverture en protection sociale : 84% des citoyens européens seraient protégés, rappelle l’OIT.