C’est un peu le paradoxe de l’oeuf et de la poule. La baisse de la consommation a-t-elle entraîné la chute de la croissance ? Ou bien est-ce la stagnation - voire le recul - des PIB qui freine les achats des ménages ?
Quoi qu’il en soit, l’heure n’est plus à la consommation effrénée et en hausse constante, et l’on enregistre un recul de 0,2 % dans les dépenses des ménages en biens sur l’année 2012, d’après les derniers chiffres de l’Institut national de la statistique (Insee). Cela nous rappelle les chiffres de 2008 (-0,2 %) et de 2009 (-0,1 %), alors que les données s’étaient stabilisées en 2011.
Cependant, au vu de la conjoncture économique nationale - voire mondiale -, ces chiffres ne semblent pas si mauvais. En effet, les français ont du en 2012 face face à une envolée du chômage (+ 10 % sur un an), à une inflation supérieure à la moyenne, à une importante hausse des taxes ainsi qu’à - tout cela y concourant irrémédiablement - une baisse du pouvoir d’achat.
De plus, ces chiffres ne concernent que les dépenses de biens, et devraient donc être amortis par la consommation de services.
Les Français résistent donc - contrairement à un pays comme l’Espagne qui avait vu sa consommation chuter de 10,9 % au seul mois de septembre - mais à quel prix ?
« La stabilité de la consommation dans un contexte de repli de pouvoir d'achat, principalement concentré au deuxième semestre, traduit une baisse du taux d'épargne », analyse Cédric Audenis, chef du département de la conjoncture de l'Insee. « Alors que les hausses d'impôts se sont principalement concentrées sur les plus aisés, ces derniers ont maintenu leur niveau de consommation, baissant mécaniquement leurs revenus épargnés. » Ce sont donc principalement les ménages à hauts revenus qui ont aidé, tant bien que mal, à sauver les meubles.