Les Etats Généraux de l’Alimentation discutent actuellement d’un éventuel relèvement du seuil de revente à perte, c’est-à-dire du prix en-dessous duquel un distributeur a l’interdiction de revendre un produit.
Augmenter le prix de vente minimal
Il est donc question de relever de 15 % le seuil de revente à perte d’ici 2018. En somme, un produit ne pourrait plus être cédé à prix coûtant, et la marge brute du distributeur devrait être d’au moins 15 %. Ceci dans le but d’éviter que, si le distributeur ne réalise pas de marge, il fasse pression sur les agriculteurs.
Cette mesure est fortement soutenue par des organisations d’agriculteurs (à commencer par la FNSEA), de gros industriels et la majeure partie des distributeurs. Mais quid du consommateur ?
Pour l’UFC-Que Choisir, « par définition, augmenter le prix de vente minimal auquel il est permis de revendre un produit conduira… à une hausse des prix ». Elle évoque une hausse des prix de 1,4 milliard d’euros, soit + 2,4 % sur les rayons concernés. « Si le bénéfice de cette proposition pour les producteurs est plus qu’incertain, l’impact pour les consommateurs sera lui immédiat et colossal ! » assure l’association de défense des consommateurs.
Une inflation des prix ?
L’association rappelle en outre que la dernière période de relèvement du SRP en France, sous la loi Galland (entre 1996 et 2006-2008), avait conduit à une inflation des produits alimentaires 8 points plus élevée en France que dans les autres pays d’Europe de l’Ouest.
Reste à savoir aussi si les agriculteurs profiteront vraiment de cette mesure. Obliger les distributeurs à vendre plus cher garantira-t-il qu’ils achèteront plus cher à leurs fournisseurs ? Ou en profiteront-ils pour gonfler leurs marges ?