Consommation : le prix moyen du panier risque-t-il d’augmenter ?

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Par Laure De Charette Modifié le 10 octobre 2017 à 15h34
Supermarche Alimentaire Grande Surface Argent Marge Impot
@shutter - © Economie Matin
8 %La dernière fois que ce seuil a été relevé, le prix des produits alimentaires a augmenté de 8 % en France par rapport aux autres pays d?Europe de l?Ouest.

Les Etats Généraux de l’Alimentation discutent actuellement d’un éventuel relèvement du seuil de revente à perte, c’est-à-dire du prix en-dessous duquel un distributeur a l’interdiction de revendre un produit.

Augmenter le prix de vente minimal

Il est donc question de relever de 15 % le seuil de revente à perte d’ici 2018. En somme, un produit ne pourrait plus être cédé à prix coûtant, et la marge brute du distributeur devrait être d’au moins 15 %. Ceci dans le but d’éviter que, si le distributeur ne réalise pas de marge, il fasse pression sur les agriculteurs.

Cette mesure est fortement soutenue par des organisations d’agriculteurs (à commencer par la FNSEA), de gros industriels et la majeure partie des distributeurs. Mais quid du consommateur ?

Pour l’UFC-Que Choisir, « par définition, augmenter le prix de vente minimal auquel il est permis de revendre un produit conduira… à une hausse des prix ». Elle évoque une hausse des prix de 1,4 milliard d’euros, soit + 2,4 % sur les rayons concernés. « Si le bénéfice de cette proposition pour les producteurs est plus qu’incertain, l’impact pour les consommateurs sera lui immédiat et colossal ! » assure l’association de défense des consommateurs.

Une inflation des prix ?

L’association rappelle en outre que la dernière période de relèvement du SRP en France, sous la loi Galland (entre 1996 et 2006-2008), avait conduit à une inflation des produits alimentaires 8 points plus élevée en France que dans les autres pays d’Europe de l’Ouest.

Reste à savoir aussi si les agriculteurs profiteront vraiment de cette mesure. Obliger les distributeurs à vendre plus cher garantira-t-il qu’ils achèteront plus cher à leurs fournisseurs ? Ou en profiteront-ils pour gonfler leurs marges ?

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.