Un couple idéal pour un meilleur accès au crédit et des gains de parts de marché pour les prêteurs.
Transposée en droit français cet été, la nouvelle Directive Européenne sur les Services de Paiements (DSP2 ou PSD2 pour Directive on Payment Services) ouvre l’ère de « l’Open Banking », déjà arrivée en Grande Bretagne et en Australie. Il reste maintenant moins de 9 mois aux établissements européens pour ouvrir leurs systèmes, le temps de se préparer à la nouvelle évolution réglementaire du continent.
Les gagnants de la révolution promise par la DSP2 seront les entreprises capables non seulement d’accéder à ces nouvelles sources de données, mais surtout d’en tirer les meilleurs avantages grâce à des techniques analytiques innovantes. Les outils d’octroi et d’évaluation du risque de crédit seront plus performants, les décisions plus pertinentes ; le tout en ligne et sans procédures manuelles inutiles.
Côté consommateur, cette nouvelle directive apportera un accès plus simple et rapide au crédit, et des offres plus personnalisées. Les établissements prêteurs valoriseront ainsi leurs investissements dans la numérisation des canaux de distribution de leurs produits et à terme, pourront espérer des gains de part de marché.
Voici les avantages à en attendre :
- Des parcours clients en ligne simplifiés et automatisés : c’est une étape majeure vers l’automatisation des demandes de crédit, avec à la clé des décisions plus rapides, pertinentes et appropriées ;
- Une meilleure compréhension du client : dans un avenir proche, les prêteurs pourront estimer automatiquement et précisément les capacités de remboursement de l’ensemble de leurs clients afin d’identifier les personnes proches d’une situation de fragilité financière. De même, cette analyse des transactions bancaires pourra servir à identifier les clients les plus appétents à de nouvelles offres, pour les proposer au moment le plus opportun ;
- Une finance plus inclusive pour tous, y compris les indépendants et auto-entrepreneurs : comme les informations issues des données des comptes bancaires permettent d’obtenir une image plus complète des individus et leurs situations financières, les prêteurs vont pouvoir réaliser des évaluations plus sophistiquées de leur capacité de remboursement. C’est d’autant plus vrai pour les indépendants et auto-entrepreneurs, qui font généralement des dépôts fréquents mais de faible montant sur leur compte bancaire. Pouvoir identifier, enregistrer et catégoriser la fréquence des dépôts donnera une indication claire des profils de revenus au fil du temps et rendra le crédit plus accessible à ce type d’emprunteurs. Par ailleurs, les clients ayant peu d’ancienneté bancaire ou les nouveaux résidents bénéficieront d’un meilleur accès au financement ;
- De nouvelles données pour enrichir les modèles existants : si la directive DSP2 va transformer l’analyse du comportement financier des clients, elle ne marquera pas pour autant la fin des processus d’analyse de crédit. Pourquoi ? Parce que l’analyse d’un dossier de crédit évalue le risque qu’un consommateur ne rembourse pas son prêt en s’appuyant, par exemple, sur la manière dont il a déjà remboursé des crédits dans le passé, alors que l’analyse des transactions bancaires donne d’avantage une indication sur le profil bancaire du client et sa manière de gérer revenus et dépenses. Ces deux types d’analyses se complètent plus qu’elles ne se concurrencent ; les données issues de DSP2 enrichiront l’analyse crédit et y apporteront plus de précision.
DSP2 constitue une opportunité majeure pour les FinTech, notamment européennes. Grâce à cette nouvelle directive, l’Union Européenne se dote donc d’un cadre réglementaire fort pour faire émerger un environnement « Open Banking » dans lequel les banques traditionnelles et les nouveaux acteurs des services financiers cohabiteront, pour le bénéfice du consommateur final.
L’« Open Banking » fait enfin apparaitre de nouveaux standards pour l’octroi de crédit et l’accompagnement du consommateur dans sa gestion bancaire et ses finances. Les nouvelles règles permettront notamment de mieux protéger les consommateurs lorsqu'ils effectuent des paiements. Elles encourageront le développement et l'utilisation de modes de paiement mobiles et en ligne innovants et elles rendront les services européens de paiement plus sûrs.