N'en déplaise aux adeptes de la méthode Coué et autres diseurs de bonne aventure, la croissance continue de s’affaisser dans l’ensemble des pays de la zone euro, à commencer par l’Allemagne et la France.
Pour le mois d’avril, Eurostat a même annoncé que l’indice de confiance des ménages était reparti en nette baisse, avec un niveau de – 7,9.
De plus, après la faiblesse des indices Markit d’avril, dont la première estimation a été publiée la semaine dernière, les indices IFO et INSEE du climat des affaires d’avril ont confirmé que l’activité resterait moribonde sur l’ensemble du premier semestre 2019.
Certes, l’indice INSEE du climat des affaires dans l’ensemble des secteurs a stagné à 105 en avril. Mais ce niveau ne fait que confirmer que la croissance française demeurera faible au cours des prochains trimestres.
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L’indice INSEE du climat des affaires se stabilise mais reste mou.
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Sources : INSEE, ACDEFI
Et ce, d’autant que l’indice INSEE de retournement de l’activité globale est passé de + 0,9 en mars à – 0,2 en avril. C’est la première fois depuis juin 2016 que cet indicateur avancé de l’activité passe en territoire négatif, ce qui n’augure évidemment rien de bon pour l’avenir de la croissance française.
En outre, il faut souligner que l’indice du climat des affaires dans l’industrie a perdu 2 points en avril. Avec un niveau de 101, il tombe ainsi à un plus bas depuis juin 2015 et confirme que, déjà mal en point depuis l’été 2018, l’activité dans l’industrie française va encore se dégrader au moins jusqu’au troisième trimestre 2019.
Encore plus inquiétant, l’indice INSEE de retournement de l’activité dans l’industrie est tombé à – 0,7 en avril, un plancher depuis avril 2013, une époque où le glissement annuel du PIB français était de 0 %.
Le plongeon de l’industrie française devient de plus en plus inquiétant.
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Sources : INSEE, ACDEFI
Parallèlement, l’indice INSEE du climat de l’emploi dans l’ensemble des secteurs d’activité a chuté de 3,1 points sur le seul mois d’avril. Avec un niveau de 104,5, il n’est plus qu’à 0,5 point de son point bas de décembre 2018, qui était lui-même un plancher depuis août 2016.
Vers une remontée rapide du taux de chômage en France.
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Sources : INSEE, ACDEFI
Comme le montre le graphique ci-dessus, la baisse de cet indicateur avancé de l’emploi confirme que le taux de chômage devrait malheureusement rapidement repartir à la hausse.
Ce qui ne manquera évidemment pas de peser à la baisse sur la consommation et in fine sur la croissance du PIB français.
En Allemagne, la situation est tout aussi inquiétante. Certes, le taux de chômage reste faible à 3,1 % selon les données harmonisées d’Eurostat.
En revanche, après un petit rebond correctif en mars, l’indice IFO du climat des affaires outre-Rhin est reparti à la baisse dès le mois d’avril.
Avec un niveau de 99,2, il confirme que la croissance allemande devrait se stabiliser autour du zéro pointé.
L’indice IFO du climat des affaires repart à la baisse, confirmant la quasi-récession de l’économie allemande.
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Sources : Destatis, IFO, ACDEFI
Une prévision qui est également corroborée par la nouvelle baisse de l’indice IFO des perspectives d’activité.
Les perspectives d’activité de l’enquête IFO demeurent moribondes.
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Sources : Destatis, IFO, ACDEFI
Dans ce contexte, nous sommes confortés dans nos prévisions de croissance annuelle moyenne pour 2019, en l’occurrence 0,8 % outre-Rhin, 1,0 % pour la France et 1,1 % pour la zone euro, qui évitera l’effondrement grâce à l’Irlande, l’Espagne, les Pays-Bas et le Portugal.
Article écrit par Marc Touati ici